La visite à Taiwan fin août de M. Milos Vystrcil, président du Sénat de la République tchèque, a été saluée par le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, et fermement soutenue par 70 députés européens, américains, allemands, français et d’autres pays démocratiques qui ont publié une déclaration commune en ce sens. Des dirigeants politiques de l’Union européenne, mais aussi de l’Allemagne, de la France, de la Slovaquie etc., se sont aussi prononcés pour condamner ouvertement les propos menaçants du régime communiste chinois via son chef de la diplomatie, Wang Yi, contre la Tchéquie, déclarant que celle-ci allait «payer un lourd tribut». Tout ceci nous montre que l’Europe et le monde entier sont en train de changer. Telle une hirondelle qui symbolise le printemps, Milos Vystrcil se révèle comme porteur d’un message de démocratie et de droits de l’homme pour Taiwan.
Un bastion démocratique
Au cours des dernières décennies, l’expérience douloureuse de Taiwan, des intimidations verbales et militaires du Parti communiste chinois (PCC) aux obstacles à sa participation à la communauté internationale, est mal connue du reste du monde. A titre d’exemple, à l’heure où le Covid-19 sévit partout dans le monde, Taiwan, élève exemplaire face à cette pandémie, est toujours exclu de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en raison de l’opposition de Pékin. Ces derniers temps, les agissements du PCC ont repris de plus belle. Son ministère des Affaires étrangères va jusqu’à nier ouvertement l’existence de la ligne médiane du détroit de Taiwan [frontière tacite entre Taiwan et le continent, ndlr], tout en multipliant les incursions de ses avions de chasse, navires militaires et missiles. L’usage de la force par Pékin autour de ce bastion démocratique situé sur la première chaîne d’îles, avec pour intention de provoquer des incidents, a fini par susciter l’attention des pays démocratiques.
Comme un courant hivernal
Sous les slogans «faisons profil bas» et «ascension pacifique», et par le biais du commerce injuste et de la violation des droits de propriété intellectuelle, le Parti communiste chinois a rapidement fait de la Chine la deuxième puissance économique du monde. S’agissant de la persécution des minorités religieuses et de la violation des droits de l’homme, des méthodes totalitaires ont été employées pour contrôler le Tibet, multiplier les internements de Ouïghours au Xinjiang, étendre sa mainmise sur Hongkong, intimider Taiwan et sévir en Mongolie intérieure. En outre, à travers sa diplomatie du «loup combattant» et son initiative «la nouvelle route de la soie», Pékin exporte sa corruption et son hégémonie, tel un courant hivernal antidémocratique et anti-droits de l’homme qui frappe le XXIe siècle, et qui engloutit petit à petit le monde libre, mais qui a également permis aux gens de commencer à voir le vrai visage du PCC.
Promouvoir les échanges
«Mohou rozdrtit květiny, ale nemohou zastavit jaro» («Ils peuvent écraser les fleurs, mais ils ne peuvent pas arrêter le printemps»), a dit Alexander Dubcek, figure de proue du printemps de Prague en République tchèque. Maintenant que le monde s’est progressivement réveillé et qu’une nouvelle politique internationale d’endiguement prend forme, il est certain que la coopération entre les démocraties se renforcera davantage.
Au cours de mes quarante ans de carrière politique, j’ai toujours pris la démocratie et les droits de l’homme comme principes suprêmes. Aujourd’hui, en tant que président du Parlement taïwanais, il est de mon devoir de promouvoir les échanges entre Taiwan et les parlements d’autres démocraties du monde. Grâce au coup de main du président du Sénat tchèque, Taiwan a pu entrouvrir la porte de l’Europe. Les bras grands ouverts, nous sommes plus que jamais prêts à embrasser avec enthousiasme tous les amis de la démocratie partout dans le monde.
You Si-kun, président du Parlement taïwanais.