Adresse à la finance européenne, idiote utile d’un écologisme radicalisé par l’ignorance

Réduire l’empreinte carbone est devenu la « raison d’être » de la finance européenne, bras armé des gouvernements et de leur objectif de neutralité carbone à horizon 2050. Quel est pourtant l’impact réel du CO2 sur le climat ? Comment le CO2 qui permet la vie par la photosynthèse a-t-il pu devenir l’ennemi public numéro 1 ?

Réduire les émissions de CO2 pour quoi faire ?

Dans le résumé de son apport AR6 (1) de 2021, le Groupement intergouvernemental (d’Experts) sur l’évolution du climat (Giec) fait une reculade aussi considérable que discrète en faisant sienne la formule (2) permettant de convertir les émissions humaines de CO2 en accroissement de la température terrestre. Cette formule indique que le montant actuel des émissions annuelles de CO2 dans le monde produit une augmentation de la température terrestre de 0,007 degré par an, soit une hausse de moins de 0,2 degré à horizon 2050, année de l’objectif de neutralité carbone… Quant aux efforts irréalistes que veut s’infliger l’Europe, ils éviteraient une hausse de 0,002 degré par an. Mais qui le dit ? Qui le sait ?

La Banque Mondiale estime le coût de la transition énergétique à marche forcée vers cet objectif de neutralité carbone à 100 000 milliards de dollars, soit le montant cumulé des dettes publiques actuelles de tous les pays du monde. Cent mille milliards de dollars pour éviter une hausse de température de 0,2 degré en 2050 ; la transition énergétique à marche forcée est ruineuse, suicidaire et surtout inutile.

Comment le consensus sur la responsabilité humaine dans le changement climatique peut-il être à la fois si large et infondé ?

Le GIEC a ce privilège d’être vu comme le détenteur unique et infaillible de la vérité scientifique sur le climat. Cependant, les résumés de ses rapports tous les six ou sept ans ne reflètent pas la vitalité du débat scientifique sur le CO2. Ils font du CO2 le responsable principal du « dérèglement » en invoquant et en dramatisant la responsabilité humaine alors que bien des scientifiques de haut niveau ne soutiennent pas cette vue.

Le biais anti-CO2 du GIEC est amplifié par tous ses suiveurs qui ont besoin de cette « responsabilité humaine » pour prospérer dans le business en plein boom de la lutte contre le CO2. Faire peur et en profiter : le conflit d’intérêts économique le dispute à l’idéologie. Entre l’augmentation annuelle de 0,007 degré par an (0,55 degré d’ici à 2100) récemment reconnue en catimini par le GIEC et les 4,6 degrés à horizon 2100 de son scénario modélisé RCP 8.5 (3), le plus souvent mis en avant car le plus anxiogène, il y a comme un hiatus qui matérialise le gouffre entre la réalité scientifique et la propagande anti-CO2 permise par notre paresse intellectuelle.

Les éléments les plus saillants de cette propagande forment le corpus de « connaissances » climatiques des politiques, des décideurs économiques et de l’opinion publique et installent le sentiment de culpabilité. La plupart des médias surfent sur le business de la peur en créant un biais d’information si marqué que même le froid ou la neige sont attribués au « réchauffement ». Le personnel politique, dans une rare symbiose avec le peuple, se délecte de l’angoisse populaire qui lui permet de grandes décisions qui marqueront l’histoire. Quant à l’opinion publique européenne, ressentant des températures en hausse (contrairement à d’autres régions du monde), elle s’apprête à abandonner beaucoup de libertés pour un peu de sécurité sans envisager les influences du soleil, des océans ou des volcans sur la cyclicité des températures.

Tout le monde trouve donc son intérêt à ne pas questionner ce front uni contre le CO2. Et chacun croit que tous les autres sont suffisamment experts pour pouvoir accuser sans douter l’homme et son gaz carbonique de réchauffer la planète. Mais la tragédie est que personne ou presque n’est expert en climat. C’est comme cela que s’enracine le si large consensus infondé contre le CO2, funeste malentendu construit sur la volonté malveillante et intéressée d’une minorité et l’inexcusable paresse intellectuelle de la majorité immense.

Finance européenne, idiote tout court ?

La finance européenne impose à tous de réduire l’empreinte carbone dans une lutte sans merci « pour le climat » par laquelle elle croit s’acheter une conscience qui lui a souvent fait défaut. Mais sur quoi se fonde la finance pour jouer ce rôle si déterminant dans l’hystérie anti-CO2 ? Comment la finance ose-t-elle mettre en œuvre la réallocation de trillions de dollars en faveur d’énergies indisponibles, inefficaces et chères au détriment d’énergies disponibles, efficaces et bon marché (lorsque leur développement n’est pas entravé comme aujourd’hui) sans s’être assurée de la nécessité climatique de cette réallocation monstrueuse ?

Elle se fait complice d’ un autoritarisme étatique qui rappelle les heures les plus caricaturales du Gosplan soviétique en imposant dans un délai parfaitement arbitraire des objectifs aussi irréalistes que la fin des moteurs thermiques en 2035 ou la neutralité carbone en 2050 ? Elle euthanasie le génial et courageux entrepreneur schumpeterien, spécialiste incontestable de la diffusion optimisée de l’innovation dans l’économie.

En refusant de prêter aux producteurs d’énergies fossiles et en privilégiant dans sa gestion pour compte de tiers des considérations environnementales au détriment de la performance financière pour ses clients, la finance européenne détruit l’économie de marché. Elle met en œuvre la plus immense allocation sous-optimale de capitaux que le monde ait jamais connue, dont l’issue est une hausse insupportable du prix de l’énergie et de l’inflation en général avec, en point de mire, la décroissance économique si chère à l’écologisme radical. Le prix qu’il faudrait payer pour 0,2 degré de moins en 2050 ? Allons bon !

Organisons la résistance : exigeons le débat sur l’ESG à l’intérieur de nos entreprises pour les forcer à chercher la vérité sur le CO2. Exigeons un débat scientifique sur la place publique pour arrêter le massacre économique de milliards d’innocents.

Carbone 50 est un collectif regroupant une vingtaine de gérants de fonds, responsables compliance, analystes, stratèges en investissement et responsables des ventes.


(1) Rapport AR6 – résumé pour les décideurs, page 28, paragraphe D.1.1

(2) Each 1000 GtCO2 of cumulative CO2 emissions is assessed to likely cause a 0.27°C to 0.63°C increase in global surface temperature with a best estimate of 0.45°C. (Les chiffres indiqués dans le texte résultent de ~37 GtGCO2 d’émissions humaines annuelles dont 44% restent effectivement dans l’atmosphère selon le GIEC)

(3) Representative Concentration Pathways

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