Eric Fassin

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« Hello, dictator ! » Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, accueillait ainsi le hongrois Viktor Orban au sommet de Riga en 2015 – dans la bonne humeur, avec une tape affectueuse sur la joue. Le contraste avec les diktats imposés au même moment à la Grèce par l’Eurogroupe était saisissant.

C’est qu’on ne plaisante pas avec le néolibéralisme : l’économie est une chose trop grave pour la confier aux peuples. En revanche, la démocratie, on a bien le droit d’en rire. La farce de Lettonie rappelle d’ailleurs Le Dictateur, de Charlie Chaplin, quand Mussolini salue Hitler d’une grande bourrade : « Mon frère dictateur ! …  Seguir leyendo »

Le terrorisme s’emploie à effacer toute nuance pour faire advenir un monde en noir et blanc. Les cibles ne seront donc pas seulement les « blasphémateurs » (telle la rédaction de Charlie Hebdo) et des juifs en tant que tels (comme dans l’Hyper Cacher) ; le 13 novembre 2015 à Paris, ou le 14 juillet à Nice, dans la foule, tout le monde est visé de manière indifférenciée. C’est pour mieux exacerber les tensions, et ainsi faire le jeu de l’islamophobie en affaiblissant ce qu’il est convenu d’appeler « l’islam modéré ». La stratégie de la terreur renvoie donc à une politique du pire.…  Seguir leyendo »

A Orlando, ce jeudi. Photo Spencer Platt. AFP.

«Il nous faut faire la preuve que nous sommes définis davantage par la vie que menaient [les victimes de la tuerie d’Orlando] que par la haine de l’homme qui vient de nous les arracher.» Le message du président des Etats-Unis, dimanche 12 juin, en réaction au massacre perpétré par Omar Mateen dans une boîte de nuit homosexuelle, n’a évidemment pas empêché Donald Trump de rappeler aussitôt la proposition de barrer l’entrée des Etats-Unis aux étrangers musulmans, proposition qui avait lancé sa campagne pour la nomination républicaine après les attaques de San Bernardino, six mois plus tôt.

En retour, c’est Hillary Clinton, la candidate démocrate, qui se trouve sur la défensive : d’un côté, elle suit l’exemple de Barack Obama en dénonçant «le piège tendu par le lobby des armes» ; de l’autre, contrairement à Barack Obama, elle finit par céder à la pression de son rival républicain en utilisant l’expression d’«islamisme radical», au risque de tomber dans le piège que lui tend celui-ci.…  Seguir leyendo »

«Il nous faut faire la preuve que nous sommes définis davantage par la vie que menaient [les victimes de la tuerie d’Orlando] que par la haine de l’homme qui vient de nous les arracher». Le message du président des Etats-Unis, dimanche 12 juin, en réaction au massacre perpétré par Omar Mateen dans une boîte de nuit homosexuelle, n’a évidemment pas empêché Donald Trump de rappeler aussitôt la proposition de barrer l’entrée des Etats-Unis aux étrangers musulmans qui avait lancé sa campagne pour la nomination républicaine après les attaques de San Bernardino six mois plus tôt.

En retour, c’est Hillary Clinton, la candidate démocrate, qui se trouve sur la défensive : d’un côté, elle suit l’exemple de Barack Obama en dénonçant «le piège tendu par le lobby des armes» ; de l’autre, contrairement à lui, elle finit par céder à la pression de son rival républicain en utilisant l’expression d’ «islamisme radical», au risque de tomber dans le piège que lui tend celui-ci.…  Seguir leyendo »

Le ministre de l’Intérieur peut se rendre à Calais : pour l’essentiel, le ménage a été fait. Ou plutôt le «déménagement» : les pouvoirs publics refusent de parler d’expulsion. On ne chasse plus les migrants et les demandeurs d’asile qui s’entassent aux portes de l’Angleterre : on organise leur «translation» (l’autre terme du discours officiel) en leur imposant un terrain. Certes, il s’agit d’une ancienne décharge, aujourd’hui sur une réserve de chasse. Mais, paraît-il, c’est une politique d’immigration à visage humain. On ne donne pas le spectacle, comme au temps d’Éric Besson, d’une démonstration de force brutale contre la «jungle» et ses «passeurs».…  Seguir leyendo »

En 1978, l'écrivain palestinien Edward Said développait aux Etats-Unis une analyse critique de l'orientalisme qui demeure d'actualité : en renvoyant l'Orient dans une altérité radicale, cette représentation savante a fonctionné dans l'Europe colonisatrice comme une opération de pouvoir d'autant plus efficace qu'elle se niait comme telle. Hier comme aujourd'hui, l'orientalisme renvoie en miroir l'image d'un "occidentalisme" : c'est un même culturalisme qui dessine les figures inversées, mais pareillement imaginaires, de l'Orient et de l'Occident.

Depuis la fin de la guerre froide, comme au temps des colonies, l'orientalisme connaît de beaux jours. La rhétorique du "conflit des civilisations", dont l'intellectuel américain Samuel Huntington s'est fait le héraut en 1993, inspire aujourd'hui notre ministre de l'intérieur : selon Claude Guéant, "toutes les civilisations ne se valent pas".…  Seguir leyendo »