Farhad Khosrokhavar

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Emprisonnée depuis cinq ans, l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh vient d’être condamnée à dix années supplémentaires. A cette peine s’ajoutent 148 coups de fouet. La dureté de la sanction prise à l’encontre de cette militante des droits de l’homme laisse croire que le gouvernement iranien est à la recherche d’expédients pour faire oublier l’échec de sa politique. Ses promesses sont toutes restées sans lendemain : le développement économique, la justice sociale, la concorde au nom de l’oumma musulmane, la promotion de l’islam dans le monde – toutefois, rien n’est fait pour les musulmans réprimés en Chine par millions, de peur de rendre Pékin furieux… Face aux colères qui s’accumulent, la classe dirigeante a désigné les femmes comme boucs émissaires et a choisi de réduire au silence Nasrin Sotoudeh, grande figure du féminisme iranien.…  Seguir leyendo »

Le parcours de Chérif Chekatt, le tueur présumé de la fusillade de Strasbourg, correspond en tout point à un nouveau modèle de terrorisme apparu il y a quelques années mais qui est rapidement devenu dominant depuis la chute de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] en octobre 2017. Ces nouveaux terroristes ont en partage certaines caractéristiques qui permettent de les distinguer de ceux que l’on peut réellement désigner comme des djihadistes.

Les nouveaux terroristes ne connaissent pas bien l’islam, ou pratiquent un fondamentalisme que l’Etat français interprète comme une radicalisation alors qu’il ne porte pas d’intention violente (on connaît fort peu de cas de fondamentalistes ayant pris un virage djihadiste).…  Seguir leyendo »

L’Iran est face à un dilemme : il n’a pas les moyens économiques de sa politique régionale et internationale. Les pressions des Etats-Unis après leur sortie de l’accord de Vienne sur le nucléaire de 2015 y sont pour quelque chose, mais structurellement, les causes de la crise sont internes et relèvent d’une politique expansionniste qui est extrêmement coûteuse pour une société exsangue.

Selon diverses estimations, le conflit en Syrie coûte à l’Iran entre 9 et 14 milliards dollars par an, le financement du Hezbollah entre 3 et 7 milliards, celui du Hamas un milliard, sans mentionner les Houthis au Yémen, l’Irak et l’Afghanistan, où Téhéran tente d’acheter son influence en finançant les divers acteurs politiques.…  Seguir leyendo »

L’Iran est l’incarnation de ce paradoxe : au moment précis où les analystes occidentaux font le constat, mi-désabusé, mi-émerveillé, du succès de sa politique étrangère (en Syrie, au Liban, au Yémen, en Irak…), c’est sur le front intérieur que la contestation se manifeste. Le pays traverse une période de turbulences dont la nature est fort différente de celles d’avant.

L’élection présidentielle de juin 2009 (avec la victoire d’Ahmadinejad, très contestée et considérée comme frauduleuse par une grande partie de la population), les manifestations des étudiants en 1999 (qui furent écrasées par le régime sans que le président réformiste Khatami, élu en 1997, n’intervienne en leur faveur) ou encore les protestations ouvrières de ces dernières années (la régie des transports de Téhéran, les usines de production de sucre ou celles de l’industrie automobile) ont toutes été sectorielles et n’ont pas mobilisé la société dans son ensemble.…  Seguir leyendo »

A mesure que le territoire de l’organisation Etat islamique (EI) se désintègre, deux modèles de djihadisme se répandent dans le monde entier, et tout particulièrement en Europe.

Le modèle d’individus désemparés : on les trouve parmi les demandeurs d’asile déboutés – comme le Tunisien Anis Amri, qui a tué au volant d’une camionnette douze personnes le 19 décembre 2016 à Berlin –, ou parmi les jeunes réfugiés en perte de repères – comme Riaz A., cet Afghan de 17 ans qui a attaqué à la hache quatre personnes dans un train en Allemagne, le 18 juillet 2016. Les individus en question se sont réclamés de l’EI, qui a confirmé leurs revendications.…  Seguir leyendo »

Jusqu’à présent, l’Iran avait été relativement épargné par la vague du terrorisme au nom de l’islam radical qui a fait tant de morts en Irak, au Pakistan, en Turquie, en Afghanistan et dans bien d’autres pays musulmans.

Il n’en demeure pas moins que l’implication du pays en Syrie, en Irak, au Liban et de manière plus indirecte en Afghanistan et au Yémen en fait une cible privilégiée pour les groupes djihadistes, qui voient en lui le principal ennemi chiite – rafidhin – à abattre.

En Iran même, les sunnites, radicalisés en raison de la politique peu tolérante du pouvoir, notamment au Baloutchistan – une région partagée entre l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan
et une plaque tournante du commerce transnational de la drogue à base de l’opium –, mais aussi des Kurdes djihadistes à l’ouest du pays, rendent la constitution de ce type de groupe relativement aisée.…  Seguir leyendo »

L’attentat à l’aéroport d’Orly et celui du quartier de Westminster à Londres sont le fait de deux hommes apparemment isolés, du moins dans la perpétration de l’acte terroriste. Le premier, Ziyed Ben Belgacem, 39 ans, était né en France, avait un passé de délinquant, s’est réclamé de l’islam – sans qu’il soit jusqu’à présent reconnu par l’organisation Etat islamique (EI) – alors qu’il était peu religieux, et, au moment de l’attaque, avait consommé de l’alcool, du cannabis et de la cocaïne. Le second, Khalid Masood, 52 ans, un Britannique d’origine jamaïcaine converti à l’islam, avait un casier judiciaire surchargé. Les deux hommes étaient plus âgés que la moyenne des djihadistes européens (27 à 29 ans) et ils ont agi seuls le jour de l’attentat.…  Seguir leyendo »

L’organisation Etat islamique (EI) subit des attaques qui remettront en question son existence dans les années à venir. Mais le malaise de ceux qui se sont engagés à ses côtés demeure autant du côté syro-irakien qu’européen, voire américain. Le trait commun qui relie les pays du Nord et ceux du Sud (Etats arabo-musulmans) est l’apparition d’un nouvel imaginaire chez de nombreuses couches de jeunes.

Ces dernières sont caractérisées par un sentiment commun : le désarroi plus connu sous l’expression « pas d’avenir ». Ce sentiment d’absence d’avenir trouve son point culminant dans la volonté d’en découdre (l’extrémisme islamiste), ou dans celle de fuir (les migrants vers l’Europe), ou encore dans celle de se rendre en Syrie et en Irak (les jeunes Européens en partance pour le djihad).…  Seguir leyendo »

Le djihadisme en Europe semble avoir constamment une longueur d’avance sur les services de sécurité européens, qui en dépit d’une coopération renforcée demeurent nationaux. Paradoxalement, le terrorisme unifie l’Europe dans le sentiment d’une identité commune entre Européens qui vivent les attentats de Paris et de Bruxelles comme s’ils s’étaient produits chez eux. C’était déjà en partie le cas après les attentats en Espagne (2004) et en Grande-Bretagne (2005). Depuis, beaucoup de changements ont affecté le paysage du terrorisme européen, dont on doit désormais tenir compte pour mettre au point un système de lutte plus efficient.

Remarquons tout d’abord que des sous-espaces de terrorisme se sont constitués au-delà des frontières nationales tout en se circonscrivant à quelques pays ou zones spécifiques.…  Seguir leyendo »

Les attentats du 13 novembre soulèvent deux questions fondamentales  : qui les a commandités et qui les a exécutés. Le commanditaire est Daech, ce prétendu Etat islamique qui répand la terreur, massacre musulmans et non-musulmans, détruit monuments historiques légués par plusieurs siècles d’histoire et présente l’amalgame entre un totalitarisme obscurantiste et un islam mythologique, sans assise dans l’histoire de cette religion, même chez les sectes les plus extrémistes qu’a connues la religion d’Allah.

La menace et le danger de cette nouvelle entité ont été constamment sous-estimés avant les attentats meurtriers du 13 novembre. Le constat s’impose : il faut qu’elle soit détruite sur le sol syrien et irakien avant qu’elle ne contamine durablement d’autres parties du monde, de la Libye à l’Afghanistan et à l’Asie centrale.…  Seguir leyendo »

The Mill of Muslim Radicalism in France

The typical trajectory of most French Islamist terrorists follows four steps: alienation from the dominant culture, thanks partly to joblessness and discrimination in blighted neighborhoods; a turn to petty crime, which leads to prison, and then more crime and more prison; religious awakening and radicalization; and an initiatory journey to a Muslim country like Syria, Afghanistan or Yemen to train for jihad.

Stints in prison were seminal for Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly and other major figures of French jihadism in recent years — Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche, Khaled Kelkal — as both a rite of passage and a gateway to radicalism.…  Seguir leyendo »

Les attentats contre Charlie Hebdo ont bouleversé la France, qui a été touchée dans son identité profonde de pays de l’idéal frondeur et de la liberté d’expression. Ce terrorisme, d’une rare intensité, a surpassé en cruauté gratuite et en haine inextinguible les autres attaques depuis une vingtaine d’années.

Les attentats commis par des « terroristes maison », c’est-à-dire ceux qui ont été élevés et éduqués en France, ont débuté avec Khaled Kelkal en 1995, causant la mort de 8 personnes et blessant 148 autres. Les victimes ont été choisies au hasard de leur présence. Depuis, les attentats terroristes ont été ciblés.…  Seguir leyendo »

Le mouvement qui a eu raison de la dictature de Ben Ali était peu structuré, totalement imprévisible et sans autre unité que le sentiment de ras-le-bol d'une grande partie de la population tunisienne. Ses débuts étaient comme une révolte de la faim ou comme on dit dans le monde arabe, une "révolte du pain" : un jeune diplômé se suicide parce que la police brise son étalage ambulant dans une petite ville à quelque 260 km de Tunis, dans une zone interne laissée pour compte, par rapport aux zones côtières qui attirent le tourisme. Si le mouvement s'est répandu tel une traînée de poudre, cela tient à plusieurs facteurs dont le plus important est la fragilité de la dictature tunisienne.…  Seguir leyendo »

La loi sur les insignes religieux de 2004 a établi la paix dans l'école publique. Mais à quel prix ? Elle a totalement délégitimé le foulard dans tout l'espace public, y compris la rue. Dans toute manifestation officielle, le foulard est banni comme étant antirépublicain mais, dans la rue où il est toléré, il est désormais "illégitime" sans être "illégal". On y perçoit, tour à tour, l'expression d'un système patriarcal, le signe d'un fondamentalisme impénitent ou encore le symbole d'un archaïsme et d'un traditionalisme qui n'ont rien à voir avec la modernité française. On oublie entre-temps que le foulard peut, comme tout symbole religieux, changer de sens au cours de l'histoire et que si le président Obama a désigné une femme voilée comme conseillère des affaires musulmanes ou s'il y a des conseillères municipales ou des policières anglaises en foulard, cela signifie précisément l'individualisation de ce symbole religieux et non son "communautarisme" ou, pis encore, le fondamentalisme.…  Seguir leyendo »