Le maintien de l’euro n’est pas synonyme de politiques néolibérales
En dépit de la rhétorique des célébrations du 60e anniversaire du traité de Rome, l’Europe va mal. L’embellie récente de la croissance ne peut pas cacher une performance globalement décevante. Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a atteint son niveau de 2008 au début de 2016. Les Etats-Unis y sont parvenus en 2011, et leur PIB est aujourd’hui 12 % plus élevé qu’en 2008.
Est-il nécessaire de revenir sur l’histoire et sur la gestion calamiteuse de la crise ? Un récit européen qui mettait la dette souveraine au centre des préoccupations et a longuement négligé les divergences croissantes entre pays membres, vraies sources de la crise ; les politiques d’austérité et leur coût réel ; le refus d’accompagner l’austérité dans les pays de la périphérie par des politiques expansionnistes au centre, qui en auraient minimisé l’impact négatif tout en soutenant l’activité de l’ensemble de la zone euro ; la reconnaissance tardive de la nécessité d’une politique monétaire d’assouplissement quantitatif, bien plus tardive en Europe que dans les autres grands pays, et d’une relance budgétaire, avec un plan Juncker lui aussi trop tardif et largement insuffisant.… Seguir leyendo »