Marc-Antoine Pérouse de Montclos

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Le village de Bounti, au Mali, le 30 mars. (Minusma/AFP)

Au Sahel, les coopérations militaires engagées au nom de la lutte contre le terrorisme méritent qu’on s’y intéresse de plus près, à l’heure où le soutien de la France à un régime génocidaire au Rwanda fait de nouveau débat. Au Mali, l’armée a repris le pouvoir en août. Au Niger, en mars, des mutins ont essayé de renverser un président élu. Au Tchad, le chef de l’Etat et des armées s’est autoproclamé maréchal et devrait se faire réélire haut la main, consacrant l’emprise d’un homme lui-même arrivé au pouvoir par un coup de force il y a plus de trente ans, en décembre 1990.…  Seguir leyendo »

Les forces françaises de l'opération Barkhane au nord du Burkina Faso, en novembre 2019. Photo Michele Cattani. AFP

Huit ans après ses débuts au Mali en janvier 2013, l’intervention militaire de la France au Sahel s’est ensablée dans une guerre dont on ne voit pas la fin et qui rappelle l’enlisement des Soviétiques puis des Américains en Afghanistan. Le problème ne tient pas qu’aux défis de la lutte contre le terrorisme dans des territoires immenses, mais aussi à l’entêtement de dirigeants qui ne veulent pas perdre la face et qui refusent d’admettre publiquement leurs erreurs d’analyse.

L’Elysée n’a jamais annoncé clairement quel était «l’état final recherché», comme disent les militaires. Officiellement, les soldats de l’opération Barkhane n’ont pas pour objectif de rétablir l’ordre au Sahel.…  Seguir leyendo »

Au cours des deux derniers mois, l’exécution de deux travailleuses humanitaires par le groupe jihadiste Boko Haram est venue rappeler la persistance d’un conflit occulté par les péripéties de Daech, l’organisation Etat islamique en Irak et en Syrie. Les deux sages-femmes étaient musulmanes. Elles travaillaient pour la Croix-Rouge internationale dans la région du Borno, aux confins du lac Tchad, et avaient été enlevées à Rann, un camp de déplacés devenu tristement célèbre depuis qu’un bombardement malencontreux de l’armée nigériane y avait (déjà !) tué six collaborateurs de la Croix-Rouge locale en janvier 2017.

Ces exécutions, au-delà de l’horreur qu’elles inspirent, sont révélatrices de la fragmentation et de la criminalisation d’un groupe dont les agissements s’éloignent de plus en plus de «l’orthodoxie jihadiste».…  Seguir leyendo »

Des soldats nigériens en patrouille près d'un camp de réfugiés à Diffa, le 16 juin 2016 Photo ISSOUF SANOGO. AFP

Lors d’une récente visite officielle au Nigeria, le président Macron insistait sur les liens entre les différents mouvements terroristes au Sahel. Contre toute évidence, il affirmait que le groupe Boko Haram était dirigé par des gens «venus du nord du Mali». En réalité, la secte jihadiste a été fondée au Nigeria et ses combattants ont toujours été commandés par des Kanouri de la région du Borno [Etat du nord-est du Nigeria, ndlr]. La méprise de Macron est significative de la difficulté à appréhender un conflit dont on entend moins parler.

Pourtant, l’insurrection de Boko Haram est loin d’être terminée. Au contraire, le conflit se complexifie à mesure qu’il se prolonge.…  Seguir leyendo »

En mars 2015, à N’gouboua, village de la rive tchadienne du lac, détruit en partie par Boko Haram. Photo Jérôme Delay. AP

La conférence des donateurs qui s’est tenue à Oslo le 24 février a souligné la gravité de la crise humanitaire qui frappe les populations autour du lac Tchad, en particulier dans le Borno (Etat du nord-est du Nigeria). Mais elle a désigné un seul coupable, en l’occurrence le groupe jihadiste Boko Haram. Réunis dans la froideur de l’hiver norvégien et aux antipodes de la chaleur de la saison sèche au Sahel, les décideurs ont évité d’évoquer les responsabilités de la coalition antiterroriste qui réunit les armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun.

Les troupes engagées sur le terrain font pourtant plus qu’entretenir la crise humanitaire en entravant la résilience des populations.…  Seguir leyendo »

A Paris, on envoie l’armée rassurer la population, et on interdit les rassemblements. Pourtant, les événements interrogent clairement l’efficacité du plan Vigipirate et de l’opération «Sentinelle» : de l’aveu même du ministère de la Défense, le déploiement de soldats en faction revient surtout à mettre une cible devant une autre cible. L’interdiction des rassemblements, quant à elle, empêche de descendre dans les rues de Paris manifester la solidarité et l’unité de la nation dans l’adversité. Dommage. On brise l’élan populaire qu’avaient provoqué les attentats contre Charlie Hebdo, et on y perd l’occasion de donner une leçon d’humanité aux auteurs d’un carnage qui a réussi à paralyser la capitale avec seulement huit hommes.…  Seguir leyendo »