Mireille Delmas-Marty

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En 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui se proposait de protéger les êtres humains de la terreur et de la misère, avait vocation à devenir notre boussole. Soixante-dix ans plus tard, nous voilà déboussolés : terreur rime avec fureur, misère avec colère. Tout discours de raison semble inaudible face à l’émotion et aux pulsions qu’elle provoque. Il serait pourtant urgent de comprendre que la démocratie, les droits de l’homme et l’Etat de droit sont fragiles, alors que la mondialisation est sans doute irréversible. Face aux défis qui se dressent devant nous – crises sociales, terrorisme global, crises sanitaires, déséquilibre écologique, dérèglement climatique, désastre humanitaire des migrations… –, il y a un point commun : les interdépendances sont devenues si fortes qu’aucun Etat ne peut y répondre seul de façon efficace.…  Seguir leyendo »

Eleveurs de la tribu Dinka. Soudan du Sud, mars 2018. © Stefanie GLINSKI/AFP

Les interdépendances sont un fait de moins en moins contestable à mesure qu’elles deviennent plus visibles et plus diversifiées: entre collectifs humains (tribus, Etats, groupes d’Etats, entreprises transnationales ETN); entre humains présents et générations futures; entre humains et vivants non humains; voire entre «sujets» humains et objets «intelligents». Elles ont fait l’objet d’une reconnaissance juridique au Sommet de la Terre (Rio 1992): «La terre forme un tout marqué par les interdépendances.» Après cette entrée plutôt discrète, on les retrouve dans de nombreux projets.

Pendant les années qui ont suivi, les projets se sont multipliés, notamment en 2011 une Déclaration universelle des responsabilités humaines; en 2015 une Déclaration des droits de l’humanité; en 2015 l’Accord de Paris sur le climat souligne «le caractère planétaire des menaces à la communauté de la vie sur terre» et le devoir de coopération qui en résulte pour les Etats.…  Seguir leyendo »

Tout surgissement d’une barbarie est comme un épuisement de l’imaginaire dominant. Un dessèchement des systèmes de représentation, qu’ils soient individuels ou collectifs. C’est pourquoi nous ne pouvons accepter le désastre humanitaire des migrations. Alors qu’en elles-mêmes, les migrations sont souhaitables humainement et d’ailleurs inévitables pour des raisons démographiques et économiques, voire climatiques.

Nous ne pouvons accepter que la peur assimile les migrants à des délinquants et qualifie l’aide humanitaire de délit pénal. C’est pourquoi nous avions lancé [en mai, dans le cadre du festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo], avec Patrick Chamoiseau et Michel Le Bris, un appel à la communauté internationale pour mettre en place une gouvernance mondiale nourrie de nos traditions multiséculaires et de nos imaginaires.…  Seguir leyendo »

Dès les années 1970, l’implication d’entreprises transnationales dans des violations des droits de l’homme, pendant le régime de Pinochet ou l’apartheid, avait soulevé la question de savoir comment responsabiliser les quelque 7 000 entreprises transnationales qui existaient alors.

Elles sont désormais plus de 100 000, dont la sphère d’influence s’étend à quelque 900 000 entreprises qui se livrent à une concurrence féroce. Responsabiliser ces géants économiques privés devient un enjeu prioritaire de la gouvernance mondiale, sur lequel on aimerait d’ailleurs mieux connaître les engagements des candidats aux élections présidentielles.

Une avancée majeure

La loi sur le « devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre », doit être saluée comme une avancée majeure.…  Seguir leyendo »

Alors que les fureurs du terrorisme global continuent d’embraser la planète, conduisant vers une véritable guerre civile mondiale, on en vient à se demander si le dérèglement climatique ne serait pas une chance pour l’humanité. Une chance (en espérant que ce ne sera pas la dernière) si ce dérèglement fait naître en temps utile un sentiment de responsabilité. En effet, la mobilisation exceptionnelle des diverses composantes de la société en faveur du climat semble exprimer, partout dans le monde, la peur d’un danger mais aussi la conscience d’un destin commun et la volonté de le prendre en charge.

Une telle mobilisation invite à penser que le moment est venu de franchir une nouvelle étape.…  Seguir leyendo »

Le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin, celui de la Philosophie zoologique de Lamarck et les cent cinquante ans de l’Origine des espèces sont l’occasion de rappeler que la théorie de l’évolution est elle-même évolutive.

Hominisation et humanisation

Alors que l’évolution biologique, résulte de l’émergence d’une seule espèce humaine (hominisation), l’évolution sociale et culturelle, plus tardive, s’est faite par la diversification des cultures et l’émergence d’une normativité propre à chaque groupe humain (humanisation). La tension est peu visible car les deux processus, étudiés séparément, ne relèvent ni de la même échelle de temps, graduée d’un côté en millions d’années et de l’autre en milliers, ni des mêmes valeurs (vie de l’espèce-promotion de la dignité de chaque être humain).…  Seguir leyendo »