Si ce jour-là, ils sont sortis d’Auschwitz, Auschwitz n’est jamais sorti d’eux
« Quatre-vingts », la langue française a une manière très particulière d’écrire ce nombre « quatre-vingts », quatre fois vingt comme si, d’emblée, il nous faisait y lire quatre générations avec un tiret qui les lie. Quatre générations donc sont passées depuis la découverte du camp d’Auschwitz et, à mesure que le temps passe, les rescapés tirent leur révérence un à un dans un souffle qui, même s’il s’étire, ne s’oublie pas.
Ils ont eu du mal à parler, d’abord parce que, ont-ils dit, on ne les écoutait pas, sans doute aussi parce que ce qu’ils avaient à dire était de l’ordre de l’indicible, parce que voulant épargner leurs proches, ils souhaitaient reconstruire.… Seguir leyendo »