Catastrophe de Fukushima: sept ans après

Experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en visite sur le site de Fukushima. Mai 2011. © TEPCO HANDOUT
Experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en visite sur le site de Fukushima. Mai 2011. © TEPCO HANDOUT

Le 11 mars 2018, 7 bougies ont été soufflées sur le gâteau de la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi, au Japon. Le démantèlement estimé à 620 milliards de dollars, qui devrait durer quarante ans, suit son bonhomme de chemin. L’opérateur TEPCO continue de refroidir avec de l’eau les 3 réacteurs dont le combustible a fondu (corium) et espère pouvoir le repérer grâce à des robots et un peu de chance. Chaque jour, 6000 liquidateurs travaillent sur le site afin de garder la maîtrise sur le plus grand accident nucléaire mondial.

Des policiers japonais en plein travail à Ukedo, à quelqus kilomètres au nord du site du TEPCO. KIMIMASA MAYAMA
Des policiers japonais en plein travail à Ukedo, à quelqus kilomètres au nord du site du TEPCO. KIMIMASA MAYAMA

Après le tsunami, les combustibles nucléaires des réacteurs 1, 2 et 3 avaient rapidement fondu. Depuis, les cuves de ces réacteurs doivent être refroidies en permanence pour éviter une surchauffe.

Robots bredouilles

TEPCO tente de localiser précisément le combustible fondu et les débris de combustible pour les extraire et rendre les réacteurs inoffensifs. Mais pour l’instant les robots et les caméras sont rentrés bredouille. Les magmas pourraient avoir traversé les dalles de confinement et se trouver sous la centrale. Ces opérations sont essentielles pour pouvoir sécuriser et stabiliser Fukushima.

Cela n’empêche pas TEPCO d’espérer pouvoir enlever le corium dans le réacteur 3 durant 2018. Sur ce réacteur, un toit a été spécialement installé pour limiter des fuites radioactives durant l’opération. Pour les réacteurs 1 et 2, cette opération ne devrait pas se réaliser avant 2023. Pour le réacteur 4, la construction d’un toit au-dessus de la piscine de stockage a été achevée fin février. Cela évitera les fuites de radioactivité pendant la manipulation de ces débris.

TEPCO utilise 100 tonnes d’eau par jour pour stabiliser la température des réacteurs et éviter un échauffement. Ainsi, 1 million de mètres cubes d’eau radioactive sont stockés dans des milliers de cuves sur le site. L’eau est en partie traitée, mais aucune solution n’a encore été trouvée pour éliminer l’un de ces éléments radioactifs: le tritium. In fine, une grande partie devrait être rejetée dans le Pacifique avec l’aval du gouvernement.

Des véhicules sont inspectés au checkpoint d'Okuma, près du site du TEPCO. KIMIMASA MAYAMA
Des véhicules sont inspectés au checkpoint d'Okuma, près du site du TEPCO. KIMIMASA MAYAMA

Remise en service de 42 réacteurs

Depuis l’année dernière, un mur de glace souterrain est en place autour des bâtiments pour éviter que les eaux ne soient souillées au contact des installations. Pour limiter les fuites, un mur imperméabilisant est en place depuis 2016 du côté du Pacifique, tandis que le sol de la centrale a été presque entièrement bétonné. Cependant, l’ancien premier ministre, Naoto Kan, met en doute la pertinence de ce mur de froid.

Le gouvernement du premier ministre Abe souhaite remettre en service 42 réacteurs sur les 54 en fonctionnement avant le 11 mars 2011. Depuis, cinq réacteurs ont redémarré, et 19 autres sont dans les starting-blocks. Cependant, les coûts d’adaptation aux nouvelles normes de sécurité s’élèvent à près d’un milliard de dollars par réacteur et la relance nucléaire se heurte aux réticences des populations. Seulement 10% des habitants sont revenus vivre dans le secteur qui est toujours fortement irradié.

Laurent Horvath, géo-économiste.

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