«Ce matin, la guerre n’avait toujours pas commencé, j’avais mal dormi…»

Depuis le balcon de sa maison, l'écrivain ukrainien Andreï Kourkov a été un témoin privilégié du Mouvement du Maidan, de l’espoir suscité par les premières manifestations à la répression de février.

J’habite à cinq cents mètres du Maidan. Depuis mon balcon, on peut apercevoir les bulbes du clocher de la cathédrale Sainte-Sophie. Quand des amis viennent chez moi, je leur montre ces symboles de l’antique cité de Kiev. Mais, ces derniers mois, mes amis d’autres villes et d’autres pays ne viennent plus à Kiev. Et du haut de mon balcon je regarde souvent la fumée qui s’élève au-dessus du centre de la ville. Cette fumée est devenue le nouveau symbole de Kiev, et de l’Ukraine tout entière. Noire, épaisse - celle de pneus de voitures enflammés. Bizarrement, jamais la fumée des protestations n’était parvenue jusqu’à chez nous. Le vent l’emportait toujours du côté du quartier gouvernemental. Jusqu’à ce mercredi 19 février.

Jeudi 20 février

Hier, cette fumée a cédé la place à des flammes : un grand immeuble brûlait sur la place centrale de Kiev, un bâtiment édifié à l’époque soviétique pour abriter le comité central de tous les syndicats. Il était occupé depuis deux mois par les protestataires. On y avait installé un hôpital pour les blessés, plusieurs milliers de personnes y ont passé la nuit, arrivées d’autres régions pour manifester. Hier, les «berkoutovtsy», les forces antiémeute, s’en sont emparé, et peu après l’incendie s’est déclaré. Un député de l’opposition, Sergueï Sobolev, a annoncé qu’il s’y trouvait plus d’une centaine de manifestants grièvement blessés, et que seule la moitié d’entre eux avaient pu être évacuée avant que le feu embrase tous les étages. A une heure du matin, tout près de chez moi, à l’angle des rues Bolchaïa Jitomirskaïa et Vladirmirskaïa, des individus en civil ont arrêté un taxi qui ramenait du Maidan un collaborateur du journal Vesti. Ils l’ont sorti de force de la voiture, roué de coups, puis abattu d’un coup de pistolet.

Cette nuit s’est répercuté un terrible écho dans de nombreuses villes d’Ukraine. Seul le Donbass - berceau du président Ianoukovitch et de son Parti des régions - a été épargné et n’a connu aucun mouvement de protestation. Au contraire, on y entend proférer des menaces à l’encontre de tous les participants des manifestations pro-européennes, et la promesse d’expédier au diable tous les protestataires. Mais non loin de là, à la frontière même de la Russie, à Soumy, ville du nord de l’Ukraine, les activistes pro-européens et simplement les gens fatigués du régime actuel donnent l’assaut à la police et aux antennes locales du Service de sécurité d’Ukraine.

La déclaration du SBU - le Service de sécurité d’Ukraine - le 19 février, annonçant qu’on allait mener «une opération antiterroriste» dans toute l’Ukraine, n’est guère de nature à rassurer les Kiéviens. Nombre d’entre eux pensent que les tirs d’armes à feu sur des manifestants et sur des policiers sont le fait de collaborateurs des services secrets. La déclaration même du SBU contient une information très inquiétante : 1 500 armes à feu et près de 100 000 munitions auraient disparu dans le pays. Autrement dit, les munitions ne sont pas près de s’épuiser, et chacun peut en être victime.

Depuis le 18 février, ce n’est pas seulement Kiev qui est paralysé à cause de l’arrêt du métro, mais le pays entier. On ferme les autoroutes menant à Kiev, on supprime les trains qui s’y rendent, la police arrête et fouille les passagers. Des points de contrôle sont établis à l’entrée de la ville, parfois par la police, parfois par des activistes radicaux qui n’ont aucun rapport avec les partis d’opposition.

A dire vrai, les manifestations de masse n’en ont guère davantage. Elles sont nées de manière spontanée, et l’opposition leur a couru après avec retard. Les interventions des trois leaders de l’opposition sur la scène du Maidan n’éveillent pas un grand optimisme chez les manifestants. Mais ceux-ci les écoutent, du fait qu’eux-mêmes n’ont pas produit de nouveaux leaders. Des dirigeants du Secteur droit (extrême droite nationaliste) donnent des interviews et veulent rester à part lors des négociations avec le pouvoir. Avant le début du mouvement de contestation, cette organisation n’existait pas. Elle n’a même commencé à participer aux manifestations qu’après l’opposition politique, mais à présent elle se bat partout : à Kiev, à Odessa et à la frontière avec la Hongrie, en Transcarpathie.

Ces derniers jours, les manifestants ont déjà franchi tous les stades possibles d’évolution : depuis la phase romantique, où tous croyaient pouvoir atteindre en quelques jours le but fixé, jusqu’au pressentiment d’une guerre grandeur nature, quand les protestataires ont commencé de dissimuler leurs visages avec des cagoules, et se sont armés de battes de base-ball et de boucliers métalliques enlevés à la police.

Beaucoup des manifestants les plus âgés présents sur les barricades de la rue Grouchevski ont soudain ôté leur masque et cessé de craindre de montrer leur visage. Je marchais au milieu d’eux, j’ai grimpé sur les sacs de sables pour jeter un coup d’œil de l’autre côté, sur les lignes des forces spéciales de la police. L’atmosphère était à la fois étrange et sereine. Et, tout à coup, j’ai entendu une voix d’enfant derrière moi. Je me suis retourné et j’ai vu une jeune femme qui avait amené avec elle son fils juste en âge d’aller à l’école. Elle tenait son cartable plein de livres, tandis que le gosse allait et venait, examinant ces vieux hommes portant casques militaires et vestes matelassées de couleur verte. Eux, sourire aux lèvres, observaient le nouveau venu, en pensant sans doute à leurs petits-enfants. Mais non loin de là passaient des activistes plus jeunes, au visage dissimulé par une cagoule. Ils apportaient des pneus de voiture tout neufs aux barricades, se préparant ainsi à la nuit qui approchait.

C’était au matin du 18 février. A présent, il n’y a plus de barricades dans la rue Grouchevski. La rue Grouchevski, noircie par les feux de camps allumés toute la nuit, a été reconquise par les forces spéciales. Mais les espoirs du président Ianoukovitch ont été déçus. Les membres des forces spéciales, rameutés de toute l’Ukraine, ont encore une fois échoué à chasser les manifestants du centre de Kiev.

Mercredi 5 mars

Ce matin, la guerre n’avait toujours pas commencé. J’avais mal dormi, me réveillant sans cesse pour aller consulter les nouvelles. Et puis, après ce non-commencement de la guerre promise, le président de la Russie a demandé, au cours d’une conférence de presse, de considérer sa guerre contre l’Ukraine comme des «manœuvres militaires», et s’est réservé le droit de mener lesdites manœuvres sur le territoire ukrainien à n’importe quel moment, quand il le jugerait utile. A présent, je ne suis plus le seul : le pays tout entier regarde chaque matin si les manœuvres de l’armée russe ont commencé en Ukraine. Il m’est difficile de dire combien de temps cela va durer. Au reste, le matin je n’ai pas le temps d’y penser. C’est comme vérifier la météo et la température au dehors pour savoir comment s’habiller. Alors voilà : j’ai vérifié qu’il n’y avait pas de guerre, j’ai vérifié la météo et, comme à l’habitude, je me prépare à conduire les gosses à l’école.

Dimanche soir, nous revenions en voiture de notre maison de campagne, ma femme, les enfants et moi. Comme nous approchions de Kiev, j’ai ralenti, ainsi que je le fais toujours, au passage du poste de contrôle de la police routière. J’étais curieux de regarder les agents qui en temps ordinaire se tiennent toujours là et parfois arrêtent les véhicules. Mais, comme vendredi soir, lorsque nous étions sortis de la ville, je n’y ai vu personne. Le bâtiment n’était même pas éclairé. Seuls quelques membres de «l’Autodéfense», en vestes de chasse couleur verte, montaient la garde auprès de tentes militaires dressées de l’autre côté de la route, en face du poste de police. Sans armes et sans bâtons de signalisation. L’absence de la police, même si personne ne l’aime beaucoup parmi mes concitoyens, à cause de sa corruption, inspire le sentiment que la loi est absente également du pays. Cependant toutes ces craintes ne tourmentent plus personne depuis quelques jours.

L’occupation d’une partie de la péninsule de Crimée par des unités russes est source de bien plus forte inquiétude. Samedi dernier, nous étions, ma femme et moi, chez nos voisins, à la campagne, et avons vu en direct à la télé le Conseil de la Fédération de Russie répondre à la lettre de Poutine en votant pour l’envoi de troupes en Ukraine. Il n’y a pas eu une seule voix contre ! Après le vote, des membres du Conseil ont pris le micro pour mentir ouvertement à propos de prétendus désordres en Crimée et de victimes parmi la paisible population russe. Prenant la parole à son tour, le nouveau Premier ministre de Crimée, Sergueï Aksionov, leader du parti Unité russe - nommé dans les faits par le Kremlin -, a donné un démenti et a déclaré qu’il n’y avait eu aucun désordre ni aucune victime, mais son intervention n’a pas été diffusée par la télévision russe. En réalité, il y a bel et bien eu des désordres, et ces derniers continuent. Ils sont organisés par l’armée russe. Des aérodromes ukrainiens sont occupés, du matériel de navigation détruit, différents objectifs militaires placés sous contrôle. Les forces spéciales russes ont bombardé une unité ukrainienne de grenades aveuglantes et assourdissantes, pour obtenir de ces soldats qu’ils changent de camp. Pas un seul ne l’a fait. En revanche, le tout nouveau commandant en chef des forces navales d’Ukraine, Berezovski, est passé sans difficulté du côté de Poutine. Il est passé de son côté et a enjoint les soldats ukrainiens stationnés en Crimée à n’obéir qu’à ses ordres. Personne ne l’a écouté. A présent, l’Ukraine compte dans son histoire le premier amiral traître à sa patrie.

A l’est du pays, la Russie a mené également des manœuvres d’occupation. Mais sans recourir aux forces armées. Plusieurs milliers de «touristes» en provenance de la ville russe de Belgorod sont arrivés en autocar à Kharkov. Avec l’aide de militants prorusses de la ville, ils se sont emparés du bâtiment de l’administration régionale et l’un des touristes - un Moscovite - est grimpé sur le toit de l’édifice pour y planter le pavillon russe. Bien sûr, il n’a pu s’empêcher d’immortaliser la scène et d’afficher fièrement sa photo sur Internet. Le culte de la grande victoire de l’URSS durant la Seconde Guerre mondiale, entretenu jusqu’à ce jour par les idéologues de l’Etat russe, porte ses fruits. Les Russes convaincus, grâce à leur télévision, que l’Ukraine est peuplée de fascistes, cherchent dans mon pays des «Reichstag» où planter le «drapeau russe de la victoire». A Kharkov, ils ont commencé par frapper avec des battes de base-ball les participants d’un meeting pour l’Ukraine européenne. Puis, ils les ont forcés à s’agenouiller, leur ont aspergé le visage de zelenka [un colorant vert, couramment utilisé comme antiseptique dans les pays de l’ex-URSS, ndlr], puis les ont roués de coups. Ils ont entouré le plus célèbre écrivain de la ville, Sergueï Jadan, actif participant aux manifestations pro-européennes, et lui ont ordonné de se mettre à genoux. Il les a envoyés se faire voir, et a aussitôt été frappé par-derrière à la tête de plusieurs coups de batte. Il est à présent à l’hôpital.

Après ces tabassages en règle, qualifiés par les journaux des chaînes de télévision russe de «rassemblement des forces prorusses», les «habitants de Kharkov en lutte contre le fascisme ukrainien» sont remontés dans leurs autocars immatriculés en Russie et sont repartis en direction de la frontière, distante de moins de quarante kilomètres.

Dimanche 9 mars

Le 9 janvier, il y a exactement deux mois, je rentrais avec les enfants de Sébastopol, après les vacances d’hiver. Un an plus tôt, nous avions passé les vacances à Simeïz, près de Yalta, cette fois-ci nous étions allés à Foros, plus proche de Sébastopol, non loin de la datcha officielle de Gorbatchev, où celui-ci avait été retenu en otage au moment du putsch. L’année prochaine, nous ne connaîtrons pas la Crimée hivernale. Et cela ne dépendra pas de l’issue du conflit actuel. Je n’ai plus envie d’aller là-bas, de même que je n’ai plus envie depuis des années d’aller à notre datcha de Kiev, déjà sept fois cambriolée et vandalisée. Nous avons à présent une autre datcha, loin de la ville, mais plus vaste et mieux protégée. Pour moi, la Crimée est à présent souillée elle aussi. Souillée par la Russie. «La nuit en Crimée s’est déroulée sans heurts». Chaque matin, ce titre apparaît sur le fil d’actualités d’Internet. Mais je m’abstiens d’ouvrir le lien et de lire le texte, parce qu’à côté, en haut, en bas, sur les côtés, figurent d’autres titres : arrestation par la police de Crimée d’un des coordinateurs du mouvement pro-européen local ; enlèvement du commandant de l’unité militaire ukrainienne à laquelle les troupes russes, la veille, cherchaient à donner l’assaut ; tirs de sommation à l’adresse de la mission d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui, une nouvelle fois, tente en vain de pénétrer sur le territoire de la péninsule de Crimée ; destruction de postes de gardes-côtes ; des troupes russes se retranchent à Perekop et minent des champs dans la région de Kherson ; des «cosaques» russes tirent au pistolet-mitrailleur sur un avion de reconnaissance ukrainien. A Sébastopol, les mêmes cosaques ont tabassé des journalistes de télévision ukrainiens, et par la même occasion un correspondant russe qui se trouvait avec eux. Au milieu de tous ces communiqués, «La nuit en Crimée s’est déroulée sans heurts» a l’air d’une blague comme en publient les agences d’information russes. Car, pour les troupes russes qui occupent la péninsule, la nuit s’est effectivement déroulée sans heurts. Personne ne les a attaquées, personne n’a tenté d’asperger leurs «petits hommes verts» de zelenka ukrainienne, personne n’a lancé sur elles de cocktail Molotov, personne même ne les a agonies d’injures.

Les «libérateurs» de la «terre immémorialement russe» se sentent bien et comme chez eux. Ils se conduisent comme si on leur avait dit : «Les gars, cette terre est à vous ! Vous allez l’occuper et y rester vivre. Vous vous bâtirez des cabanes et des maisons, partout où vous voudrez. Vous aurez des mitraillettes chez vous sous le lit. Vous vivrez ici longtemps, confortables et heureux, vous grandirez et vous multiplierez, et quand vous vous sentirez à l’étroit, nous vous aiderons à décider qui vous devrez encore envahir pour notre commun bonheur !» Tout en regardant différents reportages vidéo consacrés aux derniers événements de Crimée, j’en cherchais un que je n’ai toujours pas trouvé. Je cherchais le traditionnel sujet télévisé russe montrant comment les habitants de Crimée «libérés» accueillent leurs libérateurs russes avec des fleurs, en partageant le pain et le sel. Au début, il me semblait que l’absence d’un tel sujet était l’indice du manque de travail des centres de propagande du Kremlin. Mais, petit à petit, j’ai fini par comprendre qu’il était encore trop tôt pour que la Russie montre pareilles séquences sur ses chaînes de télévision.

D’après la version officielle du Kremlin, il n’y a, en effet, aucun soldat russe en Crimée. Il s’y trouve seulement un nombre indéterminé de marins de la Flotte de la mer Noire, un nombre indéterminé d’on ne sait quels cosaques armés de mitraillettes, une quantité indéterminée de matériel de combat, des dizaines ou bien des centaines de berkoutovtsy sébastopolitains passés du côté russe. Mais des soldats russes qui seraient entrés en Crimée «en libérateurs» contre «la menace ukrainienne», il n’y en a officiellement pas. Pour l’instant. Sachant comment fonctionne la télévision russe, je suis persuadé qu’elles sont déjà tournées et montées, prêtes à être diffusées au moment voulu, ces séquences où les «libérateurs» entrent en Crimée, tandis que des femmes, un nourrisson dans les bras, se jettent à leur cou, sous l’œil de sévères vieillards qui laissent perler une unique larme de joie toute virile, des gamins galopant des deux côtés de la colonne russe et essayant de marcher au même pas que les braves «héros». Mais c’est encore à venir. En attendant, nous, citoyens d’Ukraine, tentons de comprendre de quelle manière le pays héritier de cette Union soviétique qui vainquit le fascisme en Europe en 1945 a pu lui-même s’engager sur la voie du fascisme et utiliser dans sa lutte non seulement des méthodes de propagande mensongère dignes de Goebbels, mais ses propres éléments fascistes, militants bien réels de l’Unité russe nationale (URN) et d’autres groupes et groupuscules néonazis, qu’elle envoie dans l’est et dans le sud de l’Ukraine avec pour mission de commettre des pogroms, d’intimider et de démoraliser la population.

Les membres de l’URN, svastikas tatoués sur le cou et sur les bras, ne se gênent pas pour aller parlementer avec les autorités régionales d’Ukraine et poser des ultimatums, exigeant la libération de leurs «camarades de parti», arrêtés pour avoir enfreint les lois ukrainiennes. Nous tous qui avons étudié l’histoire de l’Europe avant le début de la Seconde Guerre mondiale connaissons bien le scénario. L’histoire se répète. Seulement, cette fois-ci, la Russie n’a pas pu et ne pourra pas trouver un second Ribbentrop pour conclure un nouveau «pacte» avec un autre Molotov préparé par le Kremlin. L’Europe et la Russie cette fois-ci ont échangé leurs places. L’Europe se bat contre ses groupuscules néonazis, pendant que la Russie engraisse les siens et les expédie à l’Ouest, en territoire ukrainien.

Simultanément, on a élevé le patriotisme de la société russe à un tel degré qu’il s’est facilement laissé distiller en chauvinisme. Encore un peu, et le prochain produit de cette opération sera le fascisme ordinaire, et alors les écoliers russes, élevés dans le culte de la «grande victoire de 1945», s’embrouilleront totalement en regardant les braves fascistes russes protéger la Crimée - et, qui sait, à Dieu ne plaise, d’autres territoires d’Ukraine - de tout ce qui est ukrainien.

Je devine que les cent écrivains russes qui ont signé une lettre de soutien au président Poutine seront prêts à remettre à plus tard leurs projets littéraires pour rédiger de nouveaux manuels d’histoire et expliquer aux enfants que le fascisme russe, c’est bien, mais que tous les autres fascismes, c’est très mal. Que ces écrivains, cependant, ne soient pas ensuite étonnés quand ils recevront de celui qu’ils cautionnent entièrement et sans réserve la prière instante de produire romans et poèmes traitant des «exploits» des membres de l’Unité nationale russe, et plus généralement du corps expéditionnaire de l’armée russe envoyé occuper le territoire ukrainien. Après la parution de telles œuvres - et il en paraîtra, là-dessus je n’ai pas le moindre doute -personne, hélas, ne parlera plus de la grande culture russe.

Traduit du russe par Paul Lequesne.

Andreï Kourkov, ecrivain.

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