Climat: les droits humains en danger!

«Pour éviter une misère généralisée et une perte catastrophique de la biodiversité, 15 000 scientifiques poussent un cri d’alarme», écrivait Le Monde le 14 novembre dernier. Les répercussions de cette catastrophe annoncée sont de mauvais augure pour les droits humains. On observe déjà des conséquences de ce réchauffement climatique: d’ici 2080, entre deux cents et six cents millions de personnes souffriront de la faim et du manque d’eau, selon le GIEC. D’ici 2050 environ, deux cent cinquante millions de personnes devront migrer à cause du réchauffement du climat (inondations, cyclones, montée des mers, sécheresse, conflits).

Nous devons arrêter cet enchaînement terrifiant. Il y a urgence! Les gouvernements doivent agir pour éradiquer les énergies fossiles «d’ici 2050 et aller vers 100% d’énergies renouvelables». C’est le mot d’ordre de Greenpeace et Amnesty International devant l’augmentation du CO2 et la hausse des températures. Or, selon les codes internationaux des droits humains, le droit à la vie, au logement, à la nourriture, à l’eau, à des conditions sanitaires décentes et à un environnement sain est une priorité.

Il n’est pas trop tard

La COP21 et la COP23 ont renforcé les obligations des Etats sur tous les aspects négatifs du changement climatique. Il est donc impératif que les gouvernements s’appuient sur les accords internationaux pour prendre toutes les décisions nécessaires afin de diminuer rapidement les émissions de dioxyde de carbone. Mais si ces résolutions ne sont pas appliquées, à l’évidence elles ne suffiront pas.

Alors serait-il trop tard pour éviter le pire? La société civile accentue sa pression en prenant des initiatives: des ONG ont déposé des plaintes pénales, lancé des pétitions, elles peuvent faire reculer les prédateurs. Plutôt que de jouer les Cassandre, voyons les raisons d’espérer. Le développement des énergies renouvelables n’a jamais été aussi important. Ces énergies permettent de diminuer largement les émissions de gaz à effet de serre et constituent une ressource infinie. Les éoliennes, la biomasse, la géothermie, l’énergie solaire sont largement utilisées dans de nombreux pays.

L’exemple de Muhammad Yunus

Un exemple concret et prometteur, montrant ce qui est possible dès maintenant, est celui du professeur Muhammad Yunus, Prix Nobel de la paix. Il sera à Zurich le 10 décembre invité par le Human Rights Film Festival (HRFF) en partenariat avec la FIFEL et l’EPFL pour une conférence «Accès à l’énergie et droits humains». En lançant l’entreprise sociale «la Grameen Shakti et leur premier produit», il a déjà permis à 8 millions de ruraux, privés jusqu’ici d’énergie, d’éclairer leurs maisons et commerces grâce à l’énergie solaire renouvelable.

L’initiative de Muhammad Yunus permet de sortir du registre victimaire pour obtenir des résultats et assurer «une énergie durable pour tous» selon le mot d’ordre des programmes de l’ONU. Par cette initiative… Muhammad Yunus démontre que la lutte pour les droits humains peut être gagnante. C’est un immense espoir.

Leo Kaneman, président du Human Rights Film Festival.

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