Climat : « Pour une déclaration annuelle de CO2 »

Pourquoi ne pas introduire un compteur de CO2 dans votre voiture ? Tout notre « système » doit être changé et le climat n’a plus de temps à perdre ! Un grand programme d’appel à projets citoyens pourrait être créé où chacun proposerait une ou plusieurs idées pour le climat, ça créerait un sentiment d’utilité publique tout en facilitant l’implication au changement !

Et pourquoi ne pas imposer la création d’une déclaration personnelle d’émission de CO2 ? Comme pour la somme des revenus déclarés à l’administration fiscale, nous déclarerions la somme de nos émissions annuelles « mondiales » de CO2. Deux exemples, si je prends l’avion pour un déplacement ou si je commande un colis en Chine sur Internet, chaque opérateur qui m’aura rendu ce service devra émettre un certificat avec l’émission de CO2 liée à l’opération effectuée.

J’imagine les complications techniques de ce type d’idée, mais les administrations aidées par l’intelligence artificielle et les algorithmes devraient pouvoir résoudre ce défi. Chaque citoyen et chaque entreprise devraient déclarer ses émissions annuelles de CO2. Celle-ci (qui pourrait être rendue pour certains acteurs) permettrait d’identifier les forces et faiblesses de nos comportements afin d’agir et d’orienter les politiques de décarbonisation de nos sociétés en vue d’une transition écologique accélérée.

Les pollueurs identifiés

Elle nous inciterait à diminuer notre consommation énergétique en imaginant de nouveaux modes de production et de consommation tout en permettant la taxation des pollueurs identifiés. Sans grands délais, tous nos moyens de locomotions pourraient être équipés d’un nouveau compteur de CO2. Si l’ordinateur de bord de votre véhicule est capable de calculer la consommation de carburant, il pourrait aussi indiquer les émissions totales et périodiques de CO2 du véhicule.

L’indice de la pollution globaliserait les émissions à la construction, l’assemblage, le transport et le recyclage de toutes les parties d’un véhicule. Les émissions de dioxyde de carbone du moyen de locomotion utilisé par son détenteur deviendraient continuellement disponibles. Le relevé de ce compteur, propre à chaque véhicule, serait repris annuellement sur le « certificat » de ce moyen de transport et devrait évidemment être ajouté à chaque déclaration personnelle de CO2.

L’optimalisation comptable des moyens de transports muerait vers une logique écologique. L’individu améliorerait l’efficience de ses déplacements pour préserver notre planète plutôt que pour des raisons financières ! Une déclinaison de différents compteurs et décompteurs (production d’énergie renouvelable) serait créée pour nos logements mais aussi nos achats de nourriture, nos vêtements…

Une taxe compensatoire sur le transport

Imaginer que l’on puisse compter sur ceux qui se déplacent en jet privé pour trouver des solutions au climat est illusoire. Ce monde du « fast-easy-penny » fonctionne avec des codes qu’il est impensable d’adapter à la nouvelle société qui doit être créée. Les Etats devraient financer massivement l’offre de transports publics et taxer lourdement, comme sur les autoroutes de certains pays, le transport privé de marchandises et de passagers, sur et au-dessus leurs territoires afin de promouvoir les circuits courts.

Les petits commerces ferment, les centres-villes se vident, les liens sociaux se perdent. Acheter des pulls à deux sous en Asie avec Internet et c’est tout le commerce local qui s’effiloche. Pourquoi n’impose-t-on pas une vraie taxe compensatoire de CO2 sur le transport de ces colis ? Le pouvoir d’accumuler devrait être remplacé par une autorisation de consommer. Tout humain devrait, par nature, disposer d’un quota de consommation dont le solde serait notamment lié à la destruction des ressources engendrées par son comportement.

Ce « quota », purement personnel, ne pourrait pas être vendu ou même transféré à une descendance quelconque. Il est inconcevable qu’un détenteur de capitaux, fussent-ils importants, puisse polluer plus qu’une personne moins fortunée. La planète n’est pas une possession capitaliste, mais une réalité vivante et partagée. Construire une société basée sur des règles de gestion plus équitables, créer de nouveaux schémas d’échanges, de consommations et de transmissions sont autant d’actions à entreprendre sans autre délai.

Les dirigeants actuels ne peuvent plus continuer à jouer aux apprentis sorciers. Pour respecter les accords de Paris, commençons par mesurer et déclarer nos émissions personnelles de CO2. L’analyse des résultats permettrait d’envisager des actions rapides, concertées et efficaces.

Paul-Yves Poumay est économiste (Art World Institute ASBL)

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