Deuxième vague : luttons contre l’isolement !

Nous y sommes ! La deuxième vague COVID frappe l’Europe de plein fouet, et les mesures prises par les gouvernements sont de plus en plus strictes et contraignantes. Force est de constater que nous ne sommes pas préparés à faire face à cette situation, plus délicate et critique que prévue. Cela s’illustre par le manque de cohérence des restrictions imposées par les pays européens, notamment en ce qui concerne les réunions dans le cadre privé et le contact social. Tentons de ne pas reproduire les erreurs commises lors de la première vague, et adaptons-nous à notre nouvel environnement !

Notre connaissance et notre compréhension du virus sont meilleures qu’au printemps dernier. Les facteurs de risque sont à présent connus et les statistiques indiquent que plus de 90% des individus décédés des suite de l’infection, souffraient d’au moins une pathologie préexistante. Nous avons également appris que chacun réagit différemment au contact du virus : certains sont porteurs asymptomatiques, d’autres présentent des symptômes divers et variés, pouvant occasionner des complications qui mettent leur vie en péril. Et lorsque les symptômes apparaissent, il est souvent trop tard, car nous étions déjà contagieux avant leur apparition… d’où l’importance capitale de respecter les règles sanitaires (distanciation sociale, port du masque et hygiène des mains).

Quelle décision faut-il prendre afin de limiter la propagation du virus ? Doit-on renoncer à notre vie sociale et nous isoler pour éviter de contaminer toute personne qui croiserait notre chemin ?

Les séniors et les malades chroniques ont été classés dans la catégorie « personnes vulnérables » et mis à l’écart malgré eux. Bien que cette décision parte d’une bonne intention, soit celle de les protéger, son impact s’est avéré plus délétère que bénéfique : l’isolement, qui concernait déjà une importante partie de la population au niveau mondial avant l’arrivée du coronavirus, n’a cessé de croître au sein de toutes les générations ! De nombreuses études affirment que l’isolement augmente de 50% la mortalité prématurée, qu’elle qu’en soit la cause.

Être isolé génère un stress émotionnel chronique qui induit la libération d’hormones telles que le cortisol, qui à son tour crée un état inflammatoire au niveau de l’organisme. Cette inflammation favorise le développement des maladies chroniques, qui tuent plus de 40 millions d’individus chaque année. De plus, ces maladies affaiblissent notre système immunitaire et accroissent notre vulnérabilité face aux infections et aux virus.

Pour les personnes dites « à risque », la peur de l’isolement dépasse parfois celle de contracter le virus. Ce désir de conserver le contact social n’a pas toujours été pris en considération lors de la première vague de la pandémie. La France, qui a imposé un re-confinement national, l’a compris et n’a pas l’intention de reproduire la même erreur qu’au printemps dernier. En effet, les nouvelles mesures autorisent les visites dans les établissements médico-sociaux, dans le respect des mesures d’hygiènes et de distanciation.

Comment maintenir un contact social et protéger les personnes les plus vulnérables ?

L’être humain est un être social qui a toujours vécu entouré de ses semblables. L’appartenance à une communauté et la connexion authentique font partie de ses besoins vitaux. Bien que le contact physique soit actuellement compromis, le rétablissement d’un contact émotionnel et bienveillant avec notre entourage reste fondamental. Les nouvelles technologies auxquelles nous avons accès nous offrent la possibilité de maintenir une communication quotidienne avec nos proches, lorsque ceux-ci préfèrent garder les distances physiques.

Le maintien d’un contact régulier, dans le respect des besoins et désirs de chacun, est donc nécessaire afin de traverser cette nouvelle période d’incertitude avec sérénité, tout en se préservant de l’isolement et de ses conséquences délétères sur la santé générale. Pensons à ceux qui nous sont chers, soyons créatifs et tentons d’améliorer leur qualité de vie et leur bien-être à long terme.

Alexandra de Toledo est pharmacienne. Elle se spécialise dans le domaine du "Lifestyle Medicine" - ou médecine du mode de vie, dont l'objectif est de prévenir, retarder voire même dans certains cas, inverser le cours des maladies chroniques (maladies non-transmissibles), responsables de 75% de la mortalité en Suisse.

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