Haití (Continuación)

An anti-gangs protest in Haiti in December 2020. (Dieu Nalio Chery/AP)

In the early hours of June 30, I received news of the brutal killing of Antoinette Duclaire, known as Netty, a young Haitian journalist and feminist activist who I had last seen marching during a protest. One week later, on July 7, I learned of the assassination of Jovenel Moïse, de facto president of Haiti.

Human rights organizations in Haiti report that, between August 2020 and May 2021, at least 81 people were killed violently. But how do you count despair? How do you measure the heaviness of feet across the dangerous streets of my city? How do I recall the frequent losses without turning my friends into mere statistics?…  Seguir leyendo »

A police officer watches protests by residents in the Lalue neighborhood who are upset with growing violence in Port-au-Prince on July 14. Haitian President Jovenel Moise was assassinated on July 7. (Matias Delacroix/AP)

This weekend, we learned that the assassination of Haiti’s president, Jovenel Moïse, was allegedly orchestrated by a Florida-based doctor who wanted power for himself. Now, with the president dead and the doctor arrested in Port-au-Prince, Haiti finds itself in familiar territory: on the precipice of a violent upheaval as a power struggle plays out between ambitious, ruthless men vying for the nation’s top job.

There’s a hidden story here — one that is rarely discussed when countries such as Haiti keep repeating their tragic cycle of ruthless intrigue and political violence. And it helps explain why countries such as Haiti so often end up with toxic, destructive leaders.…  Seguir leyendo »

L’insécurité en Haïti, de François Duvalier à Jovenel Moïse

L’assassinat crapuleux du président Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet marque le point culminant de l’insécurité et de la criminalité en Haïti au cours des dernières années. Il ramène le pays près d’un siècle en arrière lors du lynchage du président Vilbrun Guillaume Sam assassiné le 28 juillet 1915 à Port-au-Prince. Contrairement à Jovenel Moise, il s’agissait d’une révolte populaire.

L’insécurité et la criminalité politiques ne datent pas d’aujourd’hui dans la première république noire du monde. Le père fondateur de la nation, Jean-Jacques Dessalines, a d’ailleurs été assassiné le 17 octobre 1806, moins de trois ans après l’Indépendance nationale proclamée le 1er janvier 1804.…  Seguir leyendo »

The assassination of President Jovenel Moïse of Haiti on Wednesday will force a reluctant Biden administration to focus more carefully on its next steps concerning the troubled country. Credit Andres Martinez Casares/Reuters

For years, the United States has adopted a wary tolerance of Haiti, batting aside the horror of kidnappings, murders and gang warfare. The more convenient strategy generally seemed to be backing whichever government was in power and supplying endless amounts of foreign aid.

Donald Trump supported President Jovenel Moïse mainly because Mr. Moïse supported a campaign to oust President Nicolás Maduro in Venezuela. And in February, the Biden administration accepted Mr. Moïse’s tenuous argument that he still had another year to serve despite opposition calls for his departure and large street protests. Mr. Moïse, though initially elected to a five-year term due to end in 2021, did not take office until 2017, thus his claim to an extra year as president.…  Seguir leyendo »

In a devastating development in Haiti's constitutional standoff, a group of gunmen allegedly posing as agents of the Drug Enforcement Agency forcibly entered President Jovenel Moïse's private residence and assassinated him in the early hours of Wednesday. The macabre act will prolong the uncertainty as Haiti tries to avert pandemonium.

A history of political upheaval, dictatorship and weak institutions, as well as endemic corruption have wracked Haiti for decades and stymied the consolidation of democratic rule and good governance. The country was already on edge following a protracted political crisis centered around the constitutionality of Moïse's presidential term and a controversial proposal to overhaul the country's constitution.…  Seguir leyendo »

En Haití llevamos meses viviendo en pura zozobra, remando en una tremenda incertidumbre política y social, en un país con un presidente aferrado al poder. La corrupción se encuentra instalada de tal manera que un sistema de bandas criminales campa a sus anchas por el país, extorsionando a la población y engendrando un miedo que desgasta. La posesión de armas por parte de estos cerca de setenta grupos es algo que parece imposible de frenar. Su poder es completo.

A principios de 2021, a las manifestaciones y calles bloqueadas con neumáticos incendiados, se añadieron los ‘secuestros exprés’ a personas de cualquier condición.…  Seguir leyendo »

A copy of the Haitian Constitution wrapped in an American flag at a march in Port-au-Prince on Feb. 10. The Haitian president’s supporters and opponents disagree on when his term ends. Credit Valerie Baeriswyl/Agence France-Presse — Getty Images

Catherine Buteau, a 33-year-old marketing and communications specialist in Montreal, woke up on Feb. 7 to a lot of missed calls on her phone. Her relatives in Haiti had been desperately calling her. Her father, mother and aunt had been snatched from their beds in Port-au-Prince in the middle of the night.

“No one knew what was happening, just that they were taken”, she told me. “In the beginning, not understanding what’s happening, I thought the worst”.

Later that day, Ms. Buteau learned that her parents and her aunt were among the 18 people who had been arrested and accused of attempting a coup against Haiti’s president, Jovenel Moïse.…  Seguir leyendo »

Photo: Valerie Baeriswyl Agence France-Presse «La légitimité de Moïse a toujours été faible, et il a recueilli moins de 600 000 voix dans un pays de 11 millions d’habitants», écrit l'autrice.

Le gouvernement canadien doit mettre fin à l’appui qu’il donne à un président haïtien répressif, corrompu et dépourvu de légitimité constitutionnelle. Au cours des deux dernières années, les Haïtiens ont manifesté une opposition irréductible à Jovenel Moïse dans le cadre de manifestations massives et de grèves générales exigeant qu’il soit démis de ses fonctions.

Depuis le 7 février, Jovenel Moïse occupe le palais présidentiel de Port-au-Prince à l’encontre des articles 134.2 et 134.3 de la Constitution et 239 de la loi électorale reconnus par l’écrasante majorité des institutions du pays. La demande de Moïse de prolonger d’une année son mandat a été rejetée par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, la Fédération des Barreaux d’Haïti et d’autres institutions constitutionnelles.…  Seguir leyendo »

Manifestation le 23 novembre 2018 à Port-au-Prince, soit dix jours après le massacre de La Saline. Photo A. M. Casares. Reuters

Les 13 et 14 novembre 2018, était commis le massacre de La Saline. Deux ans plus tard, les Haïtiens réclament toujours justice, alors que la dérive autoritaire du pouvoir s’accélère. Une campagne internationale a été lancée pour rompre le silence sur cette situation.

C’était il y a deux ans. Haïti était en effervescence. Au cours de l’été, le pays s’était soulevé. La colère contre la vie chère et celle contre la corruption s’étaient rejointes, au sein d’un mouvement social inédit, comme les Haïtiens n’en avaient peut-être plus connu depuis le renversement de la dictature de Duvalier en 1986. Des dizaines de milliers de personnes étaient dans les rues, demandant des comptes sur la somme de 1,5 milliard d’euros de l’accord Petrocaribe avec le Venezuela, destinée à des projets de développement, inexistants ou inachevés, surfacturés ou déjà à l’abandon, refusant la fatalité de la misère et de la dépossession.…  Seguir leyendo »

Des membres de gang font le guet dans le quartier de La Saline, le 31 mai 2019. Photo Dieu Nalio Chery.AP

Le 19 juin, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le tableau que dressa la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en Haïti, Helen Meagher La Lime, contrastait avec les analyses des organisations haïtiennes. L’auto-satisfecit qu’elle s’accordait allait de pair avec le soutien apporté aux manœuvres du gouvernement haïtien pour réformer la Constitution et fixer le calendrier électoral. L’absence de référence à la corruption, les paroles aussi creuses que vaines autour de «la bonne gouvernance» et de «la lutte contre l’impunité» opéraient comme un déni de la situation, à l’origine de l’insurrection populaire deux ans plus tôt.

Le 6 juillet 2018, à l’annonce d’une forte augmentation du prix des carburants, exigée par le Fonds monétaire international (FMI), les rues de la capitale, Port-au-Prince, s’embrasaient.…  Seguir leyendo »

A man uses a hammer to remove pieces of a coffin to make it fit inside the grave during the burial of a person killed during a month of demonstrations aimed at ousting Haitian President Jovenel Moise, at a cemetery in central Port-au-Prince, Haiti, Oct. 16, 2019. The image was part of a series of photographs by Associated Press photographers which was named a finalist for the 2020 Pulitzer Prize for Breaking News Photography. (AP Photo/Rebecca Blackwell)

Le début de l’épidémie de Covid semble avoir étonnamment préservé Haïti alors que la République dominicaine voisine est beaucoup plus durement touchée par le virus. Selon une première hypothèse, Haïti verrait pour la première fois de son histoire une épidémie longer ses côtes, et sa frontière avec la République dominicaine, sans s’engouffrer dans les immenses bidonvilles de Port-au-Prince, ni au plus profond des plaines, vallées et hauts plateaux qui relient les chaînes de montagnes du sud et du nord de l’île.

Dans les années 1980, le pays a dû faire face aux épidémies de diarrhée infantile qui était encore la première cause de mortalité des enfants de moins d’un an.…  Seguir leyendo »

Christina Jean, hija de Fabienne, habla con Alourdes Saül, la tía de su madre, en su primer día escuela después de las vacaciones de Navidad.

La primera vez que vi a la famosa Fabienne Jean, venía cojeando hacia mí lentamente, pero con la elegancia inconfundible de la bailarina que era. Dos años habían pasado desde que los donadores y los medios de Estados Unidos habían convertido a Fabienne en un símbolo de recuperación del devastador terremoto que sacudió a Haití en 2010. Quienes le deseaban lo mejor le habían prometido de todo, desde una nueva casa y una visa estadounidense hasta su propia academia de baile. En aquel momento, ella mantenía las esperanzas. Sin embargo, nada de eso sucedería.

La última vez que vi a la famosa Fabienne Jean estaba sentada sin hacer nada en su apartamento en un sótano de Puerto Príncipe, sin poder trabajar ni bailar, aún nostálgica por su breve encuentro con la generosidad estadounidense.…  Seguir leyendo »

Peu avant 17 heures, le mardi 12 janvier 2010, un tremblement de terre de magnitude 7 frappait Haïti. Les images de la destruction et des secours venus de partout firent le tour de la planète, suscitant un mouvement de solidarité internationale de grande ampleur. Deux mois plus tard, à New York, soixante pays se réunissent, adoptent l’objectif du secrétaire général des Nations unies d’alors, M. Ban Ki-moon, « reconstruire en mieux », et rassemblent une somme de 10 milliards de dollars (autour de 7,2 milliards d’euros) pour porter Haïti « vers un nouveau futur ».

Dix ans plus tard, qu’est-ce qui a changé ?…  Seguir leyendo »

La pauvreté en Haïti a une genèse, et la décennie nous en a fait la démonstration

« Le 12 janvier 2010 à 16 heures 53 minutes, dans un crépuscule qui cherchait ses couleurs de fin et de commencement, Port-au-Prince a été chevauchée moins de quarante secondes par un de ces dieux dont on dit qu’ils se repaissent de chair et de sang. Chevauchée sauvagement avant de s’écrouler cheveux hirsutes, yeux révulsés, jambes disloquées, sexe béant, exhibant ses entrailles de ferrailles et de poussière, ses viscères et son sang » (Failles, éd. Sabine Wespieser, 2010).

A l’orée de cette décennie, ce séisme m’a frappée de plein fouet. J’ai perdu pied, vacillé, quelques heures, quelques jours, trébuchant vers des repères qui m’avaient laissée en plan, marqué des pauses pour que mon cœur reprenne sa place là, entre mes poumons, et bridé un trépignement, sans trêve aucune, de mes pensées.…  Seguir leyendo »

‘Te dan unas monedas y te dejan embarazada’: 265 historias de niños haitianos abandonados por sus padres, los Cascos Azules

Marie* tenía 14 años y acudía a una escuela cristiana cuando conoció a Miguel, un soldado brasileño destinado en Haití como Casco Azul de la ONU. Pronto inició una relación con él. Cuando le dijo que estaba embarazada de su hijo, Miguel le aseguró que le ayudaría con el niño, pero volvió a Brasil. Marie trató de comunicarse con él vía Facebook, pero Miguel nunca respondió.

Al enterarse de que estaba embarazada, el padre de Marie la echó de casa y se fue a vivir con su hermana. Actualmente, su hijo tiene cuatro años y Marie continúa a la espera de recibir algún tipo de ayuda por parte del ejército brasileño, alguna ONG, las Naciones Unidas o el estado haitiano.…  Seguir leyendo »

Lors d'une manifestation demandant la démission du président Jovenel Moise, le 18 novembre. Photo Valerie Baeriswyl. AFP

«Crise humanitaire». La formule, insistante, revient avec force ces derniers temps pour dire la situation en Haïti. Plus d’un Haïtien sur trois est en insécurité alimentaire, 2 millions d’enfants ne sont pas scolarisés depuis la rentrée, les médicaments manquent et les hôpitaux sont fermés. Les faits et les chiffres s’égrènent, l’urgence s’impose. La «communauté» internationale s’agite et tire la sonnette d’alarme. Les Etats-Unis ont envoyé, début novembre, un navire-hôpital de la marine, tandis que la France vient de voter le doublement de l’aide alimentaire.

L’humanitaire est la réponse de l’international à la crise haïtienne. Une crise dont il est en partie responsable et qu’il continue d’alimenter, en appelant encore et toujours à un «dialogue sans condition» avec le président Jovenel Moïse, mis en cause dans le dossier de corruption Petrocaribe.…  Seguir leyendo »

A Port-au-Prince, le 19 novembre 2019. Dieu Nalio Chery / AP

Chaque Haïtien vit aujourd’hui dans l’angoisse de ne pas savoir de quoi demain sera fait ni quelle sera la situation politique dans les jours à venir. Cet état constant affecte notre quotidien. Nous sommes limités dans nos mouvements et rendus incapables de planifier quoi que ce soit.

Toutes les activités productives et commerciales du pays sont désormais en panne. Les services de base sont presque inexistants. Les rues de la capitale – mais aussi de nombreuses autres villes et localités – sont bloquées par des barricades, et la violence règne sur les axes routiers, paralysant les transports. Le prix des produits de base est une préoccupation majeure pour tous, sur fond d’un effondrement de l’économie dont tout indique qu’il sera accentué par cette crise.…  Seguir leyendo »

Des manifestants réclamant la démission du président Jovenel Moïse, à Port-au-Prince, le 18 novembre. Photo Valerie Baeriswyl. AFP

Le traître, le film de Marco Bellocchio, occupe les écrans de nos cinémas. Un repenti mène les juges au cœur de la mafia sicilienne, puis à un procès si énorme qu’il faut bâtir une salle spéciale. Même protégés à grands frais, des témoins, des magistrats ou des journalistes laissent leur peau dans les procès anticorruption. L’autoroute explose au passage de la voiture blindée du juge Falcone.

En Haïti, les juges ne sont protégés de rien. Par peur ou par habitude, ils s’en prennent rarement aux puissants. Les voleurs de mangues peuvent croupir des mois en prison faute d’instruction, les dealers n’y traînent pas longtemps, l’instruction des gros poissons s’enraie dès les premiers interrogatoires.…  Seguir leyendo »

De temps en temps, des rafales d’armes automatiques traversent le silence de la nuit et viennent rappeler que nous sommes en guerre. Civile, de basse intensité certes, mais c’est la guerre. Le temps des pénuries, des réserves dans des bidons et des urgences médicales non satisfaites parce que les routes sont coupées et le risque très grand de recevoir un plomb si on s’aventure sans précaution dans les rues. L’électricité est rare, et l’eau, il y a longtemps qu’elle n’est plus qu’un fantasme au robinet devenu dans toutes les maisons un objet d’art pour antiquaires. Tout le monde boit de l’eau en bidon, ou en sachet.…  Seguir leyendo »

Tatiana Fernández The border gate on the bridge between Ouanaminthe, Haiti, and Dajabón, Dominican Republic

Women and men press against the barbed-wire gate, waiting for the guards to let them in. Twice a week, the border crossing opens so that Haitians can get access without a visa to a market located on Dominican land in the northern city of Dajabón, just a short walk from the crossing point.

Behind the crowd at the gate, a loud procession is making its way along the Massacre River (so named for the 1728 killing of a group of French buccaneers by Spanish settlers) that separates Haiti and the Dominican Republic before crossing a short bridge that connects the two countries.…  Seguir leyendo »