La solution à la crise en Syrie passe par l’éviction de l’Iran

La guerre en Syrie n’aurait pas perduré et la tragédie humaine provoqué tant de ravages sans l’implication directe du régime iranien. Le rôle néfaste de Téhéran ne se résume pas à son implication militaire et logistique pour arracher Alep et Daraya des mains des forces de la révolution. Alep, qui vient de briser victorieusement son encerclement et d’infliger une défaite significative aux forces d’Assad et de ses alliés iraniens.

En tant que principal parrain du dictateur syrien, Téhéran torpille les négociations de paix que nous avons entreprises depuis le début de l’année à Genève et à Vienne pour la mise en place d’un organe syrien de transition politique. Cette stratégie dirigée par Téhéran consiste d’une part à refuser de coopérer avec la communauté internationale afin de parvenir à un accord politique en Syrie et de combattre l’organisation Etat islamique (EI). D’autre part, elle cherche à poursuivre les bombardements et les agressions contre le peuple syrien, réduit à mourir de faim dans les villes assiégées de ce pays dévasté.

Objectif commun

Mais pourquoi cet acharnement ? Le régime iranien use d’abord de la Syrie comme ­arrière-cour pour sa politique de création d’une zone d’influence dans la région, un axe réunissant les extrémistes chiites dont les contours vont de Téhéran à Sanaa, via Bagdad, Damas et Beyrouth.

Mais l’investissement iranien en Syrie trouve également une autre explication. Celle-ci est régulièrement mise en avant par les responsables de la théocratie iranienne pour justifier les sacrifices que doivent consentir les pasdarans (corps des gardiens de la révolution islamique) et l’armée régulière iranienne en Syrie. « Si nous ne combattons pas à Damas et à Alep, demain nous aurons à nous battre à Téhéran », déclare le Guide suprême, Ali Khamenei. D’autres responsables iraniens ont déclaré avant lui que « perdre la Syrie serait plus grave que si nous perdions une province [iranienne] », etc.

Le nombre de commandants des pasdarans tués dans la bataille d’Alep et ailleurs montre le prix que s’est résolu à payer le Guide suprême iranien pour préserver la clique d’Assad. Face à la conjuration de forces de destruction, les opposants syriens et iraniens ont décidé de s’unir pour faire valoir les droits de leurs peuples respectifs.

Le 11 juin, réunis au siège du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) à Auvers-sur-Oise, nous étions une délégation de responsables de la coalition syrienne à sceller cette union sacrée, aux côtés de Maryam Radjavi, présidente du CNRI. Notre objectif commun est d’évincer Bachar Al-Assad et le régime iranien de Syrie. Un régime que nous considérons comme le moteur principal du maintien d’Assad.

La délégation de l’opposition syrienne a déploré la politique de complaisance des puissances occidentales, en particulier des Etats-Unis, vis-à-vis des crimes du régime iranien en Syrie et les pressions exercées sur l’opposition visant à abandonner les revendications du peuple syrien. Les mollahs en Iran ont propagé, par le bais d’un sectarisme confessionnel entre chiites et sunnites, le terrorisme et l’intégrisme, en ayant une velléité de domination sur les nations du Moyen-Orient avec des groupes de leur fabrication comme le Hezbollah du Liban et les houthistes au Yémen.

Forces obscures

Des indications concordantes montrent que l’organisation Etat islamique est le résultat de la répression de la population irakienne et de la population syrienne par le régime des mollahs avec l’aide de Bachar Al-Assad et de Nouri Al-Maliki, l’ancien dictateur irakien. Malheureusement, le terrorisme de l’organisation Etat islamique ne se limite pas à l’Irak et à la Syrie, il a frappé l’Europe.

Si Téhéran ne s’était pas ingéré dans les affaires de l’Irak et si la Syrie et ses gardiens de la révolution n’y avaient pas commis de crimes, ce phénomène néfaste ne se serait pas développé au Moyen-Orient et les attentats terroristes n’auraient pas eu lieu en France et dans d’autres pays.

Nous nous sommes joints, nous, opposants syriens, à l’opposition iranienne dans son grand rassemblement du 9 juillet au Bourget, en région parisienne. Cette manifestation de force a été celle des forces d’avenir dans cette région. Ce fut l’occasion de dire tout haut que tant qu’on ne s’opposera pas au régime iranien, on ne pourra éradiquer la crise du terrorisme au Moyen-Orient et en Europe. Car le régime du Guide suprême et l’organisation Etat islamique, comme celui d’Al-Assad, sont les deux ­facettes d’une même pièce, celle des forces obscures qui sont condamnées à appartenir au passé.

Suheir Atassi, membre du Haut Comité des négociations (HCN), membre de l’opposition.

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