Le grand complot anglo-saxon contre l’Union européenne

Lors des élections de «midterm» aux Etats-Unis, le Parti démocrate du président Obama a subi un échec important principalement expliqué par la situation économique et financière héritée de George W. Bush. La crise des «subprime» pesait alors fortement sur des millions de ménages entraînant pertes d’emplois et pertes immobilières. Une économie en nette reprise et un taux de chômage en baisse étaient indispensables pour assurer une réélection du président Obama en novembre 2012.

Avec la complicité des médias anglo-saxons, avec celle des agences de notation, toutes américaines, des prêts immobiliers avaient été accordés à des personnes insolvables et des produits financiers avariés portant le label «AAA» avaient été vendus tant aux Etats-Unis qu’en Europe, mettant partout des banques et des compagnies d’assurances en difficulté.

Afin d’éviter la faillite de grandes banques et une récession, le gouvernement américain est alors intervenu en rachetant des banques et des compagnies d’assurances. La banque centrale a réduit ses taux d’intérêt et racheté des dettes publiques. Sous la pression de l’opinion publique, le gouvernement a annoncé qu’il allait prendre des mesures afin d’éviter une répétition de ces crises. Les banques d’affaires, les hedge funds et les agences de notation craignaient que le gouvernement ne légifère sérieusement et limite à l’avenir trop leur liberté ou, pire encore, dépose des plaintes. Wall Street, traditionnellement proche des démocrates, avait intérêt à aider le gouvernement Obama en soutenant l’économie, évitant ainsi une chute du dollar. De ce fait, la bourse resterait en bonne santé et le chômage bas au moment de la présidentielle en octobre 2012. En échange, Obama leur octroierait sa clémence.

Importée en Europe via la place de Londres, la crise des «subprime» a touché tous les pays européens, affaiblissant leurs banques et augmentant encore l’endettement des gouvernements qui devaient déjà soutenir leur secteur financier. Mais, malgré cela, la zone euro restait moins endettée que les Etats-Unis et le risque, pour ces derniers, était une fuite du dollar vers l’euro. En attaquant l’euro, les Etats-Unis pouvaient l’éviter et même favoriser le courant inverse: la fuite de l’euro vers le dollar.

Depuis plus d’un an, les trois agences de notation américaines dégradent ou menacent de dégrader chaque semaine l’un ou l’autre des 17 pays de la zone euro ou leurs banques. Les médias financiers d’audience mondiale, tous anglo-saxons, parlent chaque jour de «crise de l’euro» alors que, par exemple, les problèmes de l’endettement de la Grèce sont connus depuis dix ans, et les différences d’endettement, de déficit et de croissance entre l’Allemagne et la France ont toujours existé.

Bénéficiant de l’activisme des agences de notation et des médias financiers, la banque centrale américaine peut ainsi poursuivre sa politique de taux zéro, noyer le marché de dollars et racheter des centaines de milliards de dettes de son gouvernement sans craindre une chute du dollar. Cela grâce au flux d’argent du monde entier fuyant l’euro. Cette politique accommodante permet maintenant à l’économie américaine de repartir à la hausse, au chômage de diminuer et à la bourse de remonter.

En échange de son soutien au dollar en attaquant l’euro, le monde financier ne subit toujours pas de mesures importantes empêchant la répétition de crises financières mondiales après celle de la New Economy en 2001, celle des «subprime» en 2007, sans parler de plus petits scandales comme celui de Madoff. Et le président démocrate Barack Obama sera peut-être réélu.

De nombreux éléments soutiennent le soupçon d’une attaque coordonnée menée par des financiers, agences de notation et médias financiers, d’un véritable complot visant à soutenir la réélection du président actuel. En attaquant la zone euro, les financiers anglo-saxons renforçaient le dollar et la livre anglaise. Ils pourraient aussi, finalement, faire éclater la zone euro, tout comme des financiers américains l’ont fait il y a environ 30 ans avec le Serpent monétaire européen (SME). Le seul risque pour les Anglo-saxons étant que cette crise qui touche l’Union européenne se termine comme toutes les précédentes par une plus grande intégration d’une majorité de ses membres isolant encore plus le Royaume-Uni.

Dans cette guerre des continents, les Etats-Unis auront réussi à affaiblir l’Europe à moyen terme afin de pouvoir se tourner vers leur nouvel ennemi stratégique: la Chine.

La Suisse, concurrente de Wall Street et de Londres avec ses grandes banques et son secret bancaire, sera, elle, attaquée avec l’aide du fisc et de la justice américains. Dans ce cas-là, ce sont les autorités qui aident les banques.

Par Gérard Stalder.

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