L'élection de Donald Trump est une chance pour le climat

Manifestation du mouvement «Inonder Wall Street» à New York, aux Etats-Unis, qui dénonce les agissements du capitalisme financier dans les changements climatiques, avant le sommet sur le climat au siège des Nations unies, le 22 septembre. Photo Timothy A.Clary. AFP
Manifestation du mouvement «Inonder Wall Street» à New York, aux Etats-Unis, qui dénonce les agissements du capitalisme financier dans les changements climatiques, avant le sommet sur le climat au siège des Nations unies, le 22 septembre. Photo Timothy A.Clary. AFP

Si l’élection de Trump n’est évidemment pas une bonne nouvelle a priori pour le climat et le futur des négociations à la COP 22, on peut aussi tenter de la voir comme une opportunité. Cela fait trop longtemps que nous avons les yeux rivés sur les politiques pour trouver une solution au climat. La solution aux enjeux climatiques est forcément liée à l’engagement de chacun de nous, et de toutes les parties prenantes, les entreprises peut-être même en premier lieu. Ce sont les plus émettrices et les plus en mesure d’investir dans l’action climatique.

Face à un dirigeant climato-sceptique

Une chance aussi car Trump ne sera pas en mesure de revenir en arrière sur les engagements des Etats-Unis, en particulier avec l’accord de Paris, tant la pression internationale et aux Etats-Unis sera forte. La mobilisation citoyenne va et doit être comme jamais auparavant. Ainsi, nous serons en mesure de prouver que, malgré un dirigeant climato-sceptique, la marche et la gouvernance mondiale pour le climat sont à présent irréversibles.

Donald Trump est le symbole même du repli sur soi, du racisme, de l’égoïsme et aussi de la déconnexion de la société civile avec le politique. C’est le symbole du tout pour moi, rien pour les autres, et après moi le déluge, c’est-à-dire l’opposé de ce dont nous avons besoin pour régler la question climatique. Nous avons peut-être besoin d’aller jusqu’au bout de ce repli sur soi pour créer un sursaut, une fois que nous arriverons à une situation absurde, où les changements climatiques seront de plus en plus visibles et violents, et l’engagement, lui, de moins en moins significatif.

Aboutir à un sursaut collectif

Nous ne sommes de toute façon quasiment pas engagés : seules 571 personnes sur 60 millions en France ont compensé leur empreinte carbone en 2015, soit 1 personne sur 100 000. Nous n’avons donc pas grand-chose à perdre, et un effondrement est peut-être la meilleure manière d’aboutir à un sursaut.

Plongeons donc tous dans cette absurdité, accompagnons-la, encourageons-la, pour créer un sursaut collectif. Nous n’avons plus rien à attendre du politique pour régler la question climatique, à chacun de nous donc de faire ce pas, ne serait-ce qu’au nom de la dignité humaine. Voter pour quelqu’un comme M. Trump aujourd’hui est un crime contre l’intelligence humaine et un acte collectif totalement irresponsable, voire suicidaire. Profitons-en pour mettre les bouchées doubles ou triples au niveau de notre engagement personnel.

L’engagement individuel

Le climat est une question de l’engagement de tous, de nous-mêmes, dès à présent. Vive Donald Trump qui nous fait prendre conscience de cela et sert de repoussoir pour lancer un mouvement citoyen pour la Nature d’autant plus fort et qui parte de chacun de nous. Nous sommes la Nature, et la résilience de celle-ci appelle à un sursaut quand la Nature est attaquée, c’est symbiotique. Vive le nouveau président des Etats-Unis, pour tout ce qu’il peut nous apporter comme force dans nos engagements pour le climat, les écosystèmes et les générations futures.

Tristan Lecomte, Fondateur d'Alter Eco et de Pur Projet et coordinateur d'IPI, la Plateforme internationale pour l'Insetting

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