L'islamisme, une doctrine radicale qui va contre l'islam

Vendredi 6 avril débute le congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) au Bourget (Seine-Saint-Denis). Ce meeting a déjà suscité une vive polémique, fin mars, parce deux prédicateurs Youssouf Al-Qaradaoui et Mahmoud Al-Masri connus pour leurs prêches radicaux avaient été invités. Ces hommes incarnent pourtant l'archaïsme et utilisent la télévision pour diffuser des fatwas outrancières et belliqueuses. Par exemple, ils légitiment les violences faites aux femmes par leurs époux et justifient les attentats-suicides en Israël. Chaque semaine, des millions de musulmans regardent l'émission de Youssouf Al-Qaradaoui "La charia et la vie" diffusée sur Al-Jazira.

Comment des personnes sensées peuvent faire venir de tels individus sur notre territoire ? Ces individus sont la négation de l'humanisme propre à notre nation. N'est-on pas coupable de complicité de porter le même message de haine quand on invite ces hommes ? Peut-on croire que les organisateurs du congrès de l'UOIF l'ignorent ? Cette invitation n'est pas anecdotique. Elle nous rappelle que l'UOIF incarne aussi la mouvance islamiste en France.

Les espoirs d'une évolution progressiste de l'UOIF sont inexistants. De même, on peut regretter les tergiversations de la chaîne Al-Jazira. Cette chaîne se serait grandie en refusant immédiatement la diffusion de la vidéo des meurtres de Mohamed Mehra afin de ne pas aggraver la douleur des familles à l'idée de voir les scènes d'assassinat de leurs enfants.

Tout en adhérant aux valeurs de notre République, un autre dessein se profile sournoisement par un maillage territorial à travers des associations locales implantées dans les quartiers défavorisés. C'est l'implantation d'un islam radical à finalité politique. Il y a une différence fondamentale où l'amalgame est impossible entre islam et islamisme.

Les deux sont d'ailleurs à l'opposé. L'islam est l'une des trois religions du Livre. L'islamisme consiste en l'utilisation à des fins politiques de la religion musulmane visant à instaurer un régime fondé sur la charia. La lecture fondamentaliste du texte coranique est prônée. L'islamisme est une sorte de "fourre-tout idéologique" épouvantable où les femmes sont des éternelles mineures réduites au rang de simples objets pouvant être vitriolées si un homme estime que son honneur a été bafoué. Près de 3 000 jeunes femmes résidant au Royaume-Uni auraient été victimes de crimes d'honneur, selon une étude de l'Organisation pour le droit des femmes iraniennes et kurdes (Ikwro) en 2010.

Les imposteurs

Il convient d'analyser, de débattre, pour dénoncer les imposteurs du Coran, mais surtout d'agir pour lutter contre les dérives de l'islamisme. N'ayons pas la mémoire courte. Madrid, Londres, ou encore Paris ont connu des attentats sanglants au nom de Dieu. La France semble parfois être une démocratie immature, incapable d'aborder des sujets sans tomber dans une hystérie collective. Si on décide, même simplement, de les effleurer (immigration, laïcité...), on est accusés du pire.

La France est une République laïque, un Etat de droit où les libertés sont consacrées et protégées : liberté de pensée, liberté de conscience, liberté de culte... Mais la France ne peut accepter de faire des compromis avec ce qui fait son essence, quitte à expulser les imans étrangers qui tiennent des propos extrémistes et attentatoires à la dignité et l'intégrité du corps des femmes ou à refuser l'entrée sur son territoire de ceux qui prônent le djihad. La lecture littérale d'un texte religieux est une absurdité.

Avant de craindre l'amalgame, les musulmans doivent sortir de leur réserve et dénoncer les dérives fondamentalistes. Les musulmans ne doivent plus rester en retrait face à l'ignominie des régimes islamistes qui sont les véritables fossoyeurs de l'islam. Le professeur, historien de l'islam et philosophe Mohamed Arkoun, peu de temps avant sa mort, rappelait que "les islamistes prônent la force et leur dogmatisme va jusqu'à tuer si on ne les suit pas". Il est donc temps pour la France "d'écraser l'infâme".

Jeannette Bougrab, secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse et de la vie associative

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