Musulmans de France, le « djihad » contre le fanatisme commence maintenant !

Le vendredi 13 novembre dernier, le monde a perdu 129 de ses frères et sœurs, de ses fils et filles, de ses pères et mères, 129 de nos amis et amies, dans des attaques relevant de la plus basse lâcheté.

Nous aurions tous pu mourir ou être blessés ce soir-là, que ce soit au Stade de France, dans les rues de l’Est-parisien, ou au Bataclan. Assassinés froidement, sans distinction de couleur, d’origine ou de religion, par des meurtriers qui ont frappé Paris, capitale mondiale de la liberté et de la culture, en son cœur, celui où les forces vives de notre Nation se retrouvent et partagent ensemble des moments de vie.

Pour nous, musulmans français, ces hommes qui n’en sont plus, ne sont en aucun cas des musulmans. L’Islam, outre notre foi et notre soumission à Allah, c’est avant tout des valeurs, celle de notre prophète, Moḥammed : des valeurs humanistes, des valeurs de partage, des valeurs de respect, des valeurs de vie. Et il est inacceptable aux yeux des pratiquants de subir la récupération idéologique de notre foi à des fins d’abomination.

Ces hommes qui croient plus en la mort qu’en la vie, qui justifient leurs méfaits « au nom d’Allah », salissent nos coreligionnaires et il nous appartient de les maudire. De par leurs actions, ces extrémistes porteurs de mort, ne sont plus français, ni musulmans. Ils sont, en réalité, le fer de lance de « l’islamophobie ». Et chaque fidèle doit comprendre qu’en commettant de tels actes, ils ont d’abord visé notre communauté, et que ce sont nos frères qu’ils assassinent, violent et torturent au quotidien.

En ce premier vendredi suivant les attentats du 13 novembre, jour de grande prière des musulmans du monde entier, nous, français et musulmans, unis dans la douleur des familles, des victimes et des proches, unis dans la douleur et la crainte de chaque compatriote, nous nous devons de participer au deuil de la Nation et dénoncer avec la plus grande fermeté des actes perpétrés et commandés par le diable lui-même. En ce jour de prière, nous nous devons d’accompagner les 352 victimes blessées, leurs familles et leurs proches. En ce jour de prière, nous nous devons de soutenir et rassurer les milliers de personnes traumatisées par des actes abjects.

A chacun, nous souhaitons dire combien nos larmes coulent en ces jours funestes et que nos bras s’unissent à ceux de la République, une et indivisible, dans le combat qui est le sien, aujourd’hui plus que jamais. Nous sommes musulmans, oui. Mais, comme nos centaines de milliers d’aïeux morts à Verdun ou durant la Deuxième Guerre mondiale pour la patrie, nous participons pleinement à la nation française, celle qui doit se lever et se battre pour la liberté l’égalité et la fraternité.

Aux armes citoyens ! Combattons cette idéologie de mort et prouvons que nous sommes à la hauteur de nos ancêtres, en nous battant pour notre patrie, pour notre liberté, pour notre pays, celui qui nous offre tant. Fiers d’être français, fier d’être musulmans, nous devons au moins cela à notre pays.

Ahmet Ogras est vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et président du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF).

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