Non, la démocratie espagnole ne porte pas atteinte aux libertés fondamentales

Le 1er septembre, 52 députés français ont publié dans un journal français [Le Journal du dimanche] une tribune en défense des leaders indépendantistes catalans jugés par le tribunal suprême d’Espagne. Dans ce texte, les députés français accusent la démocratie espagnole, ainsi que nos institutions, de porter atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux, de réprimer et de prendre des mesures arbitraires. Nous tenons à exprimer ici notre indignation face à des accusations si graves et infondées.

Nous tenons à rappeler aux signataires de cette tribune que la qualité de la démocratie espagnole est aussi élevée que celle de la démocratie française, comme l’attestent toutes les organisations internationales, telle Freedom House qui, dans son dernier rapport sur la liberté dans le monde (2019), attribue à l’Espagne l’une note parmi les plus hautes.

Notre pays possède l’un des systèmes les plus décentralisés du monde, avec un pouvoir réparti entre les institutions centrales et les institutions autonomes, à la différence de la France qui possède un modèle politique plus centralisé.

Violation des droits de millions d’Espagnols

Mais nous tenons surtout à signaler que les leaders indépendantistes n’ont pas été jugés en raison de leurs opinions mais parce qu’ils ont porté atteinte à nos lois fondamentales, en violant les droits et les libertés de millions d’Espagnols, notamment des citoyens de Catalogne. Le Tribunal suprême de l’Espagne ne juge pas sur le débat politique portant sur l’indépendance – débat d’ailleurs tout à fait libre dans notre pays – mais sur la violation de nos lois et de notre Constitution.

Le bureau du procureur du Tribunal suprême espagnol a conclu que les accusés ont commis un délit de rébellion et a requis d’importantes peines de prison, parce qu’on a prouvé qu’il y a eu un usage de la violence dans le contexte d’une stratégie planifiée et organisée pour fracturer notre ordre constitutionnel, y compris la tenue d’un référendum illégal et une déclaration unilatérale d’indépendance de la part des autorités autonomes catalanes.

Si, par exemple, les leaders nationalistes corses, qui constituent actuellement la majorité dans les institutions régionales de l’île, organisaient un référendum illégal sur l’indépendance de la Corse et qu’ils proclamaient unilatéralement l’indépendance en enfreignant frontalement leur Constitution, notamment son article premier sur la « République indivisible », les tribunaux français et toutes leurs institutions réagiraient, sans aucun doute, avec la même fermeté en défense de leurs règles démocratiques, de leur Constitution et de l’unité de la France. Si jamais cela se produisait, nous serions certainement du côté de la France pour défendre sa démocratie, sa Constitution et son unité, avec la même conviction que nous défendons actuellement la démocratie espagnole, notre Constitution et l’unité de notre pays.

Signataires : Pablo Casado, président du Parti populaire espagnol (PP); Cayetana Alvarez de Toledo, porte-parole au Congrès ; Javier Maroto, porte-parole au Sénat ; Dolors Montserrat, porte-parole au Parlement européen, ainsi que 66 députés, 70 sénateurs et 12 eurodéputés du PP.

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