Par Dominique Nora (Le Nouvel Observateur, 17/02/05):
Des centaines de millions de dollars «envolés», des comptes en Suisse, d’étranges gestionnaires anciens agents des services secrets israéliens, des transactions dans des paradis fiscaux… En épluchant des documents officiels mais surtout en rencontrant des hommes clés du dossier, Dominique Nora a pu reconstituer l’une des plus incroyables sagas politico-financières de ces dernières années
De notre envoyée spéciale à Tel-Aviv et à Ramallah:
Vingt-trois décembre 2004: les ^^^^s new-yorkais découvrent avec stupéfaction que l’un de leurs bowlings préférés, le Bowlmor Lanes de Greenwich Village, lieu de célébration prisé pour les bar-mitsva, appartient en partie à… feu Yasser Arafat. «Nous ne voulons pas de cet argent!» s’écrie aussitôt Thomas Shannon, qui gère trois autres bowlings dans les Etats de New York et du Maryland. L’entrepreneur dit ignorer la nature de ces fonds: ils avaient été investis chez lui en 2001 par un ancien camarade de classe, partenaire de la société financière SilverHaze de Virginie, qui gérait des capitaux pour le compte d’Onyx Funds enregistré dans le Delaware. Et qui se cachait derrière ces deux sociétés écrans? Mohamed Rachid, le trésorier personnel du raïs.
Un pactole de plus de 898 millions de dollars
Cette anecdote n’est que la dernière péripétie d’une des plus incroyables sagas politico-financières des dix dernières années: l’énigme de l’argent caché du leader palestinien. Ses défenseurs ont longtemps démenti son existence. Yasser Arafat, milliardaire en dollars? Allons donc! Le vieux leader, reclus à la Mouqataa, ne vivait-il pas comme un ascète, dormant sur un lit de camp, mangeant de la salade d’œufs durs et reprisant ses chaussettes? Le fondateur de l’OLP ne semble en effetjamais avoir profité personnellement de ses fonds secrets. Mais l’existence de son trésor de guerre n’est pas pour autant un fantasme.
Le Fonds monétaire international (FMI), peu coutumier du genre, a affirmé dans un rapport publié en septembre 2003, qu’entre 1994 et 2000, «au moins 898 millions de dollars» avaient quitté les circuits officiels du budget palestinien! Echappant au contrôle du ministère des Finances, ces sommes ont transité par des comptes bancaires à Jérusalem et Ramallah, aux noms de Yasser Arafat et de son financier Mohamed Rachid. Ensuite, certains capitaux ont été réinvestis via la holding publique PCSC (Palestinian Commercial Services Company), tandis que d’autres s’égaillaient dans divers fonds aux quatre coins de la planète. Le tout, dans la plus complète opacité.
L’argent était capté à plusieurs sources. D’après le FMI, Arafat et Rachid prélevaient leur dîme sur les taxes d’importation et le commerce de toute une série de matières premières (pétrole, ciment, tabac, riz, farine, acier, etc.) sur lesquelles l’Autorité palestinienne exerce un monopole depuis sa création en 1994, suite aux accords de paix d’Oslo. «Comportement anticompétitif, relation préférentielle et déloyale avec l’Autorité palestinienne et... corruption», diagnostique notamment le cabinet Standard & Poor’s, en 2003, à propos de la compagnie palestinienne du ciment. Les contrats importants avec l’Autorité palestinienne – comme le casino de Jéricho ou l’exploitation de gaz au large de Gaza – pouvaient également donner lieu à d’importants prélèvements occultes. Selon le FMI, au magot ainsi constitué sont venus s’ajouter – de 1994 à 2002 – les bénéfices générés par ces placements secrets… mais aussi les profits des entreprises publiques (télécoms, électricité, etc.).
Des gestionnaires israéliens
Où allait l’argent? Le FMI, dans son rapport, ne s’aventure pas sur ce terrain. Sur la destination d’un tiers de ces fonds, pourtant, un Israélien, Uzrad Lew, est beaucoup plus précis. «Entre 1997 et 2000, Mohamed Rachid a, pour Yasser Arafat, ouvert des comptes dans quatre établissements suisses. Au plus fort de son activité, ce montage baptisé Ledbury gérait 300 millions de dollars», témoigne cet homme d’affaires, issu du renseignement militaire israélien. Il raconte une hallucinante histoire où Rachid confie la gestion de la caisse noire d’Arafat à deux Israéliens. Un roman vrai de comptes offshore, de paradis fiscaux et de dessous de table, qui enrichissent de concert une poignée d’Israéliens et de Palestiniens. On prendrait volontiers Uzrad Lew pour un affabulateur… Mais voilà: l’ex-agent secret a lui-même tissé une partie de cette toile et croqué de cet argent (voir page 52)!
«Outre Ledbury, Mohamed Rachid contrôlait un important portefeuille de capital-risque et d’actifs immobiliers, détaille Uzrad Lew. Mais il est le seul à avoir eu, à chaque instant, l’ensemble du puzzle financier en main.» Les Israéliens, pourtant, n’ont pu ignorer ces «fuites», orchestrées par l’un des leurs. Les taxes sur le pétrole, prélevées par Israël et reversées aux Palestiniens, ont même, selon le FMI, transité sur un compte aux noms de Rachid et Arafat à l’agence Hashmounim de la banque Leumi à Tel-Aviv! Pourquoi une telle complaisance avec «l’ennemi»? «Arafat va faire la paix: il a besoin de cet argent pour contrôler et calmer les terroristes», expliquaient à l’époque les diplomates israéliens à leurs homologues étrangers. Les gouvernements israéliens successifs fermaient les yeux. Avec l’arrière-pensée, peut-être, de se servir un jour de cette histoire pour discréditer Arafat. Du coup, ni Washington ni Bruxelles ne voulaient voir, ni savoir (voir encadré Europe). Comme si l’euphorie des accords de paix d’Oslo avait survécu à l’irruption, fin 2000, du terrorisme meurtrier de la seconde Intifada.
Des petits cadeaux très politiques
A quoi servaient les fonds secrets d’Arafat? Une petite partie de l’argent a sûrement atterri dans la poche de sa femme, Souha, mère de sa fille Zahwa (voir portrait). Mais la raison d’être de la cagnotte était avant tout politique. Déjà, dans les années 1980, l’argent des pays arabes coulait à flots dans les caisses de l’OLP. «Arafat a toujours mené une vie frugale. L’argent, pour lui, était un outil de pouvoir», explique Azmi Shuaibi, parlementaire palestinien et cofondateur de la coalition anticorruption Aman. Yasser Arafat payait – en cash – une douzaine de forces de sécurité palestiniennes différentes. Il achetait la fidélité des uns, faisait taire les critiques des autres, entretenait un appareil de propagande. Le Vieux Lion avait aussi ses bonnes œuvres personnelles. «Il griffonnait sans cesse, sur des petits bouts de papier, des ordres financiers», dit un de ses opposants palestiniens. Donnez 800 dollars à un tel, qui a perdu son travail en Israël; 1000 dollars à telle famille, dont la maison a été détruite par Tsahal; 600 dollars pour le club sportif de tel camp de réfugiés…
Mais, à partir de 2001, se pose la question qui fâche: Arafat soutient-il les kamikazes? Les Israéliens l’affirment. «Yasser Arafat a financé les organisations terroristes qui dépendent de son parti, le Fatah (Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, Tanzim, Bataillons du Retour)», conclut un rapport rédigé sous l’autorité du ministre israélien des Affaires parlementaires, Dani Naveh. Ce rapport reproduit de nombreuses lettres manuscrites saisies à la Mouqataa: achat de matériel, compensation aux «frères combattants» blessés, ou aux familles des «martyrs» tués… Cependant, même si on accrédite la théorie israélienne, les sommes ainsi dépensées se comptent en millions de dollars, plutôt qu’en centaines de millions. Et l’essentiel du trésor d’Arafat était probablement destiné à être conservé… au cas où. Après tout, le leader palestinien pouvait, du jour au lendemain, être expulsé par Israël. En exil, comme jadis à Tunis, il aurait eu besoin de cet argent.
Mais Yasser Arafat a trop tiré sur la corde. A la fin des années 1990, l’Occident se lasse de le voir jouer avec l’argent de son peuple, alors qu’il ne cesse de tendre la sébile. L’aide internationale – 6 milliards de dollars au total entre 1994 et 2000 – constitue chaque année plus de la moitié des ressources budgétaires de l’Autorité palestinienne! Et puis il y a cette nouvelle Intifada, avec sa cohorte d’attentats suicides… Finalement, au lieu de contribuer au processus de paix, cette manne ne finit-elle pas par cautionner un régime palestinien corrompu et complaisant avec le terrorisme?
Les Palestiniens contre la corruption
En juin 2002, la communauté internationale sort de son aveuglement volontaire. Elle impose au raïs un nouveau ministre des Finances: le Palestinien Salam Fayyad, gestionnaire rigoureux et ex-représentant du FMI en Palestine. Sa mission? Moraliser les finances de l’Autorité palestinienne. Lourde tâche! Heureusement, le «nettoyeur» peut compter sur l’opinion publique: 85% des Palestiniens jugent alors leur gouvernement corrompu (1). Même si cela n’entame en rien l’immense popularité d’Arafat, ils en ont assez de sa gestion clientéliste: alors que près de la moitié d’entre eux vivent avec moins de 2 dollars par jour, leurs élites se font construire de splendides villas dans les territoires et envoient leurs enfants étudier dans les meilleures universités américaines. Le népotisme règne: les emplois publics sont attribués aux proches des dirigeants. Pétrole et ciment sont vendus plus cher qu’en Israël. Les autorités palestiniennes perçoivent même des bakchichs à certains check-points israéliens!
Au Conseil législatif palestinien, une poignée d’élus se battent courageusement depuis des années déjà. «En 1997, nous avons découvert que 43% du budget public – 326 millions de dollars – avaient disparu. Nous avons alors publié un rapport prouvant la corruption de certains hommes politiques dans l’entourage d’Arafat», raconte le parlementaire Azmi Shuaibi. A l’époque, il demande notamment la destitution de deux ministres: Jamil al-Tarifi (Affaires civiles) et Nabil Shaat (Coopération internationale). Peine perdue: Shuaibi et certains de ses collègues sont rossés par les sbires d’Arafat, et les personnalités mises en cause maintenues, voire promues!
«Il y a eu de la corruption, il y a eu des abus… et c’est ce qui devait être changé», déclare Salam Fayyad, en novembre 2003, sur la chaîne américaine CBS. En deux ans, le nouveau ministre accomplit une véritable révolution. Tout l’argent public palestinien transite désormais par un compte unique. Chaque mois, les flux budgétaires sont publiés sur internet. Fayyad reprend en main les monopoles, faisant significativement baisser les prix du pétrole. Après des mois de bataille, il obtient que les forces de sécurité soient enfin payées par chèque. Il réduit aussi considérablement la somme que le bureau du président peut dépenser à sa guise (42 millions de dollars en 2004, contre 104 millions en 2002).
Enfin, pour récupérer les fonds volatilisés, Salam Fayyad demande un audit complet de la PCSC de Mohamed Rachid. Cette holding, rebaptisée Palestine Investment Fund, est dotée d’un conseil d’administration, dont Fayyad – en tant que ministre des Finances – prend lui-même la présidence. Le travail du cabinet Standard & Poor’s dénombre plus de 60 participations d’une valeur totale de 799 millions de dollars au 31 décembre 2003. Un véritable inventaire à la Prévert mêlant entreprises palestiniennes (télécoms, électricité, embouteillage de Pepsi, complexes touristiques…) et participations à l’étranger (Orascom Telecom en Egypte, Tunisie et Algérie, société canadienne de biotechnologie, fonds de capital-risque canadien et américain, fonds high-tech, fonds d’investissement coréen…).
Des comptes moralisés?
Version officielle: grâce à la ténacité de Salam Fayyad et la «coopération» de Mohamed Rachid, tout est rentré dans l’ordre. «Notre rapport de 2003 n’a jamais dit que 898 millions de dollars avaient été volés: ils avaient seulement disparu, dit Karim Nashashibi, représentant du FMI en Palestine. Ces fonds ont aujourd’hui réintégré le portefeuille du Palestine Investment Fund.» Problème: si l’on compare les deux chiffres – 898 millions en 2000 et 799 en 2003 –, il manque encore 100 millions de dollars… La différence, selon Nashashibi, «s’explique essentiellement par la baisse de la valeur des actifs». Vraiment? Pourtant certains investissements ont généré d’importantes plus-values (110 millions de dollars pour la seule participation dans la société Orascom Telecom). Surtout: une bonne partie de ces 799 millions «retrouvés» est constituée par des entreprises publiques palestiniennes qui, par définition, n’avaient jamais disparu!
Alors Mohamed Rachid contrôlerait-il encore, à l’étranger, une bonne partie du pactole d’Arafat? Interviewé la semaine dernière par le «Financial Times», l’ex-trésorier d’Arafat le dément. Il affirme d’ailleurs n’avoir jamais personnellement profité de cet argent public qu’il faisait fructifier. Son ex-collaborateur israélien, Uzrad Lew, est d’un tout autre avis: «Rachid, qui s’est fait beaucoup d’ennemis en Palestine, a gardé le contrôle d’une partie de cet argent: c’est son assurance- vie!» Info ou intox? Mohamed Rachid, à présent résident au Caire, a en tou cas conservé le titre de directeur général du Palestine Investment Fund. «Rachid a voulu donner sa démission l’été dernier, confie un homme politique palestinien. C’est Fayyad qui l’a maintenu en poste… parce qu’il pense que le trésorier d’Arafat n’a pas livré tous ses secrets.» Certains actifs achetés avec cet argent pourraient avoir été enregistrés aux noms d’amis sûrs.
A ce jour en tout cas, personne n’est en mesure de prouver que l’argent caché d’Arafat a été intégralement récupéré. Ni d’ailleurs qu’il n’y a plus de fuites de fonds publics dans le système économique palestinien. Salam Fayyad doit encore instaurer des mécanismes d’audit interne et externe de l’administration, et moraliser les appels d’offres publics… Mais peut-on exiger la perfection d’un pays en développement, dont l’économie est asphyxiée par l’occupation militaire israélienne? «Comparés à ceux de l’Egypte ou de la Syrie, les comptes de l’Autorité palestinienne sont aujourd’hui cristallins», souligne un fonctionnaire international.
Une chose est sûre: depuis la mort du raïs, le vent a tourné. Les «pourris» n’ont plus de protecteur. «Le patron de l’Autorité monétaire, dont nous avions en vain demandé la tête, vient d’être remplacé, se réjouit Azmi Shuaibi. Notre nouveau président Mahmoud Abbas a réellement l’intention de réformer le système.» Il y a encore deux ans, à Ramallah, il fallait du courage pour dénoncer la corruption. Lors de la campagne électorale de janvier, tous les candidats en avaient fait leur combat. «Abbas n’aura pas la tâche facile, nuance cependant Amal Kreishe, une militante de la cause féminine. Il faudrait faire le ménage en haut de la pyramide du pouvoir. Et malheureusement, jusqu’ici, les Etats-Unis et l’Europe ont soutenu cette élite, au lieu d’aider ceux qui luttaient pour une vraie démocratie!»
(1) Sondage du Palestinian Center for Policy and Survey Research, août 2002.
Uzrad Lew, le gestionnaire
A 44 ans, Lew, qui vit à Herzliya au nord de Tel-Aviv, est un pur produit des services secrets militaires israéliens (Modi’in), où il a notamment servi sous Ehoud Barak. En 1987, il se retire de l’armée avec le grade de capitaine et part étudier aux Etats-Unis. Il décroche un MBA à la Pepperdine University en Californie. Il travaille ensuite comme banquier d’affaires aux Etats-Unis puis en Europe de l’Est. De retour en Israël en 1993, il s’installe à son compte comme conseiller financier. En 1997, il est recruté pour gérer une partie de l’argent secret d’Arafat.
Yossi Ginossar, l’ami d’Arafat
Décédé d’un cancer début 2004, Ginossar jouait depuis 1997 le rôle d’ambassadeur officieux auprès de Yasser Arafat de tous les ministres israéliens successifs. Originaire de Lituanie, Ginossar a 11 ans quand il arrive en Israël. Parlant couramment arabe, il est recruté en 1967 par les services secrets du Shin Beth, d’abord dans les territoires occupés puis au Liban. Controversé pour ses méthodes brutales, Ginossar quitte l’agence en 1986. A la tête de l’Institut israélien pour les Exportations, il ouvre des usines textiles en Jordanie et en Egypte. A partir de 1994, il se lie avec Arafat et son conseiller économique Mohamed Rachid, et les aide à monter des projets comme le casino de Jéricho.
Mohamed Rachid, le cerveau financier
Ce Kurde irakien de 50 ans a débuté sa carrière comme journaliste pour le magazine «Al-Hourriah» du Front démocratique de Libération de la Palestine, avant d’être envoyé à Chypre diriger «Al-Bilad». Rachid rencontre Arafat en 1978, et se lie d’amitié avec lui à Tunis. Ayant effectué pour le leader de l’OLP de profitables transactions sur l’or et le diamant, il s’impose peu à peu comme son financier de confiance. Dans les années 1980, recherché par Interpol, Rachid se fait appeler Khaled Salam. Charmant, charismatique, parlant un excellent anglais, il a ses entrées dans toutes les capitales de la planète. Son somptueux troisième mariage, au Caire, avec la fille du businessman palestinien Imad Sarraj a réuni des hommes politiques israéliens, palestiniens, égyptiens et jordaniens.
Salam Fayyad, l’incorruptible
Ce natif de Naplouse, 52 ans, titulaire d’un doctorat d’économie de l’université du Texas à Austin, a fait l’essentiel de sa carrière au Fonds monétaire international. En treize ans, il grimpe les échelons de l’institution jusqu’à devenir, à partir de 1996, le représentant du FMI pour la Cisjordanie et Gaza. A ce titre, c’est lui qui met au point, à la fin des années 1990, un ensemble de réformes pour moraliser le fonctionnement de l’Autorité palestinienne. Après un bref séjour comme directeur régional de la branche palestinienne de l’Arab Bank, il est nommé le 9 juin 2002 ministre des Finances d’Arafat. La communauté internationale a enfin un interlocuteur privilégié à Ramallah.
Souha et Zahwa Arafat, les héritières
De 34 ans sa cadette, Souha épouse en secret le chef de l’OLP en 1990 et lui donne une fille, Zahwa, qui a aujourd’hui 9 ans. Issue d’une riche famille chrétienne de Palestine – les Tawil –, elle n’a jamais été acceptée par les fedayin, et mène une vie luxueuse dans le 16e arrondissement parisien. Souha est plus familière du palais tunisien des Ben Ali que de la casemate d’Arafat à Ramallah. Elle n’avait pas rendu visite à son mari depuis trois ans, quand elle ressurgit à son chevet en novembre dernier… C’est Mohamed Rachid qui aurait négocié avec elle les termes de l’héritage de Zahwa. De bonne source, Mme Arafat aurait obtenu 22 millions de dollars ainsi qu’une pension mensuelle de 35 000 dollars. Les autorités françaises, qui avaient ouvert une enquête sur quelque 9 millions d’euros transférés de Suisse sur les comptes parisiens de Souha (à l’Arab Bank et à la BNP), auraient par ailleurs dégelé cet argent.