Il faut s'opposer à la célébration d'un auteur antisémite
L'écrivain Louis-Ferdinand Céline n'avait pas de sang sur les mains. Mais il y en avait plus que d'encre dans sa plume. Son usage exalté du langage n'excluait pas la roublardise et l'hypocrisie. Sous ses cris de rage, ses éructations, il pratiquait en maître raffiné la litote et le syllogisme. Mais une idée, un thème obsédant lui servit de clef magique, toujours et partout - à vrai dire surtout après 1945 : la victime, le persécuté c'était lui, ce n'était que lui. A partir de ce noyau dur, tout devint possible. La bonne foi, l'honnêteté, la capacité de reconnaître que l'on s'est trompé ou fourvoyé, furent balayées par la mauvaise foi la plus éclatante, la plus réfléchie.… Seguir leyendo »